Actuellement, les commerçants du marché de Sankar Yaaré ont peur de la situation du drame. Depuis l’incendie du dimanche dernier, aucun commerçant ne peut accéder à sa boutique car la police a barricadé les lieux.
Ne pouvant pas rester à la maison, les commerçants de ce marché font semblant, chaque jour, d’aller au marché mais finissent par se regrouper devant les barricades sans avoir accès à leurs boutiques. Nous avons fait le constat, mardi, sur les lieux. Ennuis, tristesse, amertume chez certains, s’affichaient sur les visages de ces acteurs de l’économie. Ils ont peur de revivre la même situation de 2003 au moment où le grand marché Rood-Wooko avait pris feu.
Rappelons que l’incendie du grand marché à cette période, avait conduit à sa fermeture pour réaménagement. Cette situation a été vraiment pénible pour bon nombre de commerçants. Salifou Nikièma, président national du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF) a même vendu sa parcelle à l’époque pour se jeter à l’aventure hors du pays.
Parti pour réconforter ces camarades à Sankar Yaaré le mardi 31 janvier dernier, Salifou Nikièma a souhaité qu’il y ait un retour rapide des commerçants dans les boutiques du marché pour éviter la situation pénible qu’ont vécue les victimes de l’incendie du grand marché de Ouagadougou en 2003.
Monsieur Nikièma a précisé qu’il n’a pas été victime car sa boutique n’a pas pris feu en ce moment mais la fermeture du marché lui a coûté très chère. Ne pouvant plus vendre normalement sa marchandise, le président du CNEI-BF ruiné, a été obligé de vendre sa parcelle et la moto de sa femme pour pouvoir faire ses papiers de l’exil.
Il faut noter que c’est surtout, le découragement, la tristesse, l’amertume, le manque de confiance, et la peur de perdre à nouveau, qui ont conduit monsieur Nikièma à quitter le Faso à la recherche d’un lendemain meilleur. Voilà pourquoi, il ne souhaite pas la même situation à ces camarades du marché de Sankar Yaaré.
Alors, il a lancé un appel aux autorités du pays à saisir ce problème à bras-le-corps pour favoriser un retour rapide des commerçants dans le marché. « Il faut savoir qu’il y a des commerçants qui arrivent à survivre grâce aux bénéfices journaliers. Cela signifie que s’ils n’ont pas accès à leurs boutiques, ils n’auront pas de quoi nourrir leurs familles. Et ça, c’est un problème qu’il faut résoudre très rapidement » , a déclaré le président du CNEI-BF lors de sa visite.
Le représentant des jeunes du marché de Sankar Yaaré, Kadiogo Salif a reconnu leur erreur parce que selon lui, l’incendie est une œuvre de Dieu mais la cause vient du comportement des êtres humains. « Si notre marché a pu prendre feu, il faut accepter que nous avons aussi notre part de responsabilité. Mais une erreur reconnue est à moitié pardonnée. Donc nous demandons pardon aux autorités et nous les invitons à se tourner vers notre situation. Nous ne souhaitons pas forcément un soutien financier, nous leur demandons surtout de rouvrir rapidement le marché afin que chaque commerçant puisse arranger sa boutique et reprendre ses activités commerciales. » , a-t-il fait savoir.
En rappel, le marché de Sankar Yaaré a pris feu le dimanche 29 janvier 2023 à Ouagadougou, causant d’énormes dégâts matériels. Jusqu’à présent, l’on n’ignore officiellement la cause exacte de cet incendie mais une enquête est ouverte pour situer les faits, selon un communiqué du gouvernement burkinabè. Pour l’heure, tout ce que souhaitent les commerçants, c’est de retourner rapidement dans leurs boutiques pour reprendre les activités commerciales, sources de leur survie.
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