Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a récemment annoncé son intention d’utiliser les photos, vidéos, et commentaires publiés par les utilisateurs sur ses plateformes pour entraîner ses systèmes d’intelligence artificielle (IA).

Dans un contexte de forte compétition avec des géants comme Google, Microsoft et OpenAI, Meta entend rattraper son retard en développant des modèles d’IA de plus en plus sophistiqués. Pour y parvenir, l’entreprise prévoit d’exploiter les énormes quantités de données générées chaque jour par les utilisateurs de ses services.

Concrètement, Meta pourrait utiliser les contenus publics – tels que les photos partagées, les commentaires visibles et les vidéos – pour former ses modèles d’IA générative, capables de créer du texte, des images, voire même des vidéos réalistes.

L’entreprise assure qu’elle ne traitera que les contenus publics, c’est-à-dire ceux accessibles à tous et non limités par des paramètres de confidentialité. Par ailleurs, Meta précise qu’elle respectera le droit européen et offrira la possibilité aux utilisateurs de s’opposer à l’utilisation de leurs données personnelles à des fins d’apprentissage automatique.

Un formulaire de refus (opt-out) sera proposé dans certaines régions, notamment en Europe, conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Si en Europe les citoyens peuvent refuser que leurs données soient utilisées à cette fin, qu’en est-il pour les Africains ?

L’Afrique, grande oubliée de la protection numérique ?

La plupart des pays africains ne disposent pas encore de lois solides et appliquées en matière de protection des données personnelles. Certains ont bien adopté des textes, ou la loi sur la protection des données, mais leur mise en œuvre reste limitée.

Dans de nombreux pays, les utilisateurs n’ont ni information claire ni mécanisme de refus (opt-out) pour empêcher Meta d’exploiter leurs données. Cela signifie que des millions de contenus africains risquent d’être utilisés sans consentement explicite, contribuant ainsi à nourrir une IA mondiale.

Que faire en tant qu’utilisateur ?

• Pour les utilisateurs souhaitant protéger leurs données, il est conseillé de :

• Vérifier les paramètres de confidentialité de leurs comptes ;

• Limiter les publications publiques ;

• Remplir, le cas échéant, le formulaire de refus proposé par Meta dans leur région ;

• Se tenir informés des évolutions des politiques de confidentialité.

Musa MOYENGA

Ingénieur TechEd–Culture Numérique

idmusa04@gmail.com