À l’occasion de la Journée internationale des sages-femmes, célébrée chaque 5 mai, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), en collaboration avec la Direction régionale de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a organisé un webinaire à l’attention des professionnels des médias et de santé. Il s’est agi de mettre en lumière le rôle fondamental des sages-femmes, notamment en contexte de crise humanitaire et sécuritaire.
Placée sous le thème « Les sages-femmes : essentielles en toute crise », cette édition 2025 a permis aux différents intervenants de dresser un état des lieux de la profession, de saluer les efforts réalisés et d’explorer les perspectives à venir.
Invité spécial de la journée, le Burkina Faso, représenté par son ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a partagé les avancées du pays en matière de santé maternelle et néonatale, malgré un contexte national difficile.

Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, ministre burkinabè de la santé
« Nous rendons hommage à toutes les sages-femmes pour leur engagement inébranlable à sauver des vies », a déclaré le ministre, avant de rappeler l’impact des sages-femmes en zones de crise. « Elles sont souvent les premières, parfois les seules à prodiguer des soins vitaux dans les zones reculées ou à risque. »
Le ministre a salué les nombreuses initiatives mises en œuvre au Burkina Faso dont la gratuité des soins maternels, le renforcement du nombre de sages-femmes sur le territoire, la surveillance accrue des décès maternels, ou encore la distribution de kits pour accouchements sécurisés. « La mortalité maternelle est passée de 787 décès pour 100 000 naissances en 1990 à 198 en 2021. Nous devons ce progrès à un investissement constant dans le système de santé et dans la profession de sage-femme. »
Le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Sennen Hounton, a livré un discours poignant, mêlant statistiques alarmantes et appels à l’action.

Dr Sennen Hounton, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
« Dans notre région, une femme meurt toutes les quatre minutes à cause de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement », a-t-il souligné, rappelant le déficit de plus de 100 000 sages-femmes estimé d’ici fin 2025 pour couvrir 90 % des besoins essentiels. « Si le monde tourne le dos aux sages-femmes, il tourne le dos aux femmes », a-t-il averti. Malgré cela, Dr Hounton s’est voulu porteur d’espoir, citant le Burkina Faso comme exemple de résilience. « Le pays a su maintenir ses efforts, avec un taux d’assistance à l’accouchement par du personnel qualifié passé à 87 %. C’est la preuve qu’investir dans les sages-femmes porte ses fruits. »
Les deux intervenants s’accordent sur un point : il est temps d’agir davantage. Pour le ministre Kargougou, il faut « former et mettre en service un plus grand nombre de sages-femmes ». Quant au directeur de l’UNFPA, il insiste sur la nécessité de « garantir un financement pérenne et prioriser le déploiement des sages-femmes dans les zones vulnérables ». Au-delà des chiffres, la journée du 5 mai a surtout été l’occasion de rendre hommage à des femmes et des hommes de l’ombre, qui accompagnent la vie dès ses premières secondes. Dr Hounton, de rappeler en citant un proverbe africain, « Le village qui honore ses sages-femmes sème les graines de son avenir. »
Ce webinaire a été l’occasion pour les Hommes de médias membres du réseau d’avoir des données et en s’informant davantage sur les questions liées à la maternité.
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