Le jeudi 17 avril 2025, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), en collaboration avec le Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a organisé un webinaire d’information à l’occasion de la Journée mondiale de la santé. Cette rencontre virtuelle a réuni journalistes, professionnels de santé et spécialistes du secteur autour du thème « La santé maternelle, néonatale et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

 

Un sujet plus que pertinent, au regard des complications que rencontrent encore de nombreuses femmes durant et après l’accouchement, ainsi que des risques auxquels sont exposés les nouveau-nés. L’initiative a permis de sensibiliser les professionnels des médias sur les enjeux majeurs liés à la santé des mères et des enfants, avant, pendant et après l’accouchement.

 

Deux communications ont marqué cette session. Le Professeur Papa Moctar Faye et le Professeur Mariam Sylla ont tour à tour présenté des stratégies pour réduire significativement la mortalité néonatale dans la région.

Selon le Professeur Faye, 90 % des décès de nouveau-nés sont évitables. Il a insisté sur trois domaines prioritaires d’intervention : les soins autour de la naissance, les soins aux nouveau-nés malades ou de faible poids (SSN), et le suivi postnatal en communauté. À titre d’illustration, il a précisé que les principales causes de décès néonatal sont la prématurité (35 %), les infections (23 %) et les complications intrapartum (24 %). « Sur les 2,3 millions de décès néonatals dans le monde, 1,1 million concernent l’Afrique », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence d’investir davantage dans des soins adaptés. Il a également insisté sur le lien étroit entre la santé néonatale, la lutte contre la pauvreté et l’accès à l’éducation pour tous.

Le Professeur Mariam Sylla a mis l’accent sur les soins essentiels au nouveau-né dans les six premières heures de vie, une période décisive pour la survie de l’enfant. Ces soins incluent notamment : sécher et stimuler le bébé, évaluer sa respiration et sa coloration, le maintenir au chaud, ligaturer et couper le cordon ombilical, identifier l’enfant, appliquer un collyre ou une pommade ophtalmique, le peser, et initier l’allaitement précoce. Elle a également abordé la question des morts subites du nourrisson, affirmant qu’il n’existe pas encore de causes scientifiques précises, mais que plusieurs hypothèses sont étudiées. En revanche, des mesures de prévention simples existent et doivent être rigoureusement respectées. Pour elle, la promotion de l’allaitement maternel exclusif constitue une arme puissante de protection. « Les soins essentiels au nouveau-né sont les moins coûteux, les plus bénéfiques et les plus équitables. Ils permettent non seulement de réduire la mortalité maternelle et néonatale, mais aussi de contribuer à l’atteinte des Objectifs de développement durable », a-t-elle conclu.

Ce webinaire a été une véritable plateforme de plaidoyer pour une prise de conscience collective. Il a permis de rappeler aux journalistes leur rôle essentiel dans la diffusion de l’information sanitaire, mais aussi d’interpeller les décideurs politiques sur la nécessité d’investir davantage dans la santé maternelle et infantile en Afrique.