La cérémonie de lancement officiel du déploiement du registre social unique des ménages et personnes pauvres et vulnérables s’est tenue dans la matinée de ce vendredi 07 juillet 2023 à Koudougou. Organisée par le ministère de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, cette activité est la concrétisation du décret du n°2021-0954/PRES/PM/MATD/MINEFID/MFPTPS/MFSNFAH/MENPTD du 30 septembre 2021 portant création, organisation et fonctionnement du Registre social unique (RSU) des ménages et personnes en situation de pauvreté et de vulnérabilité au Burkina Faso. Il s’agit entre autres, d’améliorer la coordination, l’efficacité et l’efficience des programmes de protection sociale et de lutte contre la pauvreté.

Le Registre social unique (RSU) est un système d’information et de gestion de données permettant d’identifier à partir de variables socio-économiques, l’ensemble des ménages et personnes pauvres et vulnérables potentiellement éligibles aux différents programmes de protection sociale et de lutte contre la pauvreté. Ce registre permettra premièrement de produire pour chaque personne pauvre et vulnérable enregistrée et enquêtée sur l’ensemble du territoire national, un code d’identification unique à l’usage des programmes de protection sociale. En second lieu, il permettra de constituer une base de données unique sécurisée sur les conditions socio-économiques des personnes pauvres et vulnérables pour la mise en œuvre des programmes de protection sociale. Tertio, d’établir à la demande des structures de prise en charge, les listes de bénéficiaires potentiels répondant à un ensemble de critères prédéfinis et enfin, permettre de mettre à jour la liste des bénéficiaires des prestations des programmes de protection sociale.

En ce qui concerne l’identification des ménages pauvres et vulnérables, le Secrétariat technique du RSU utilise deux approches méthodologiques. En milieu rural, c’est l’approche communautaire qui serait adapté. Selon la présentation du secrétaire technique du RSU, Moussa Ouattara, cette approche consiste d’abord à déterminer les localités et le nombre de ménages pauvres potentiellement éligibles, ensuite à conduire un processus d’animation et de mobilisation sociale pour amener les communautés à identifier elles-mêmes les ménages pauvres et vulnérables en Assemblée générale du village, secteur ou quartier. En milieu urbain, monsieur Ouattara a confié que c’est l’approche dénombrement qui est adaptée. A l’en croire, cette approche consiste à déterminer un questionnaire simplifié sur tablette à tous les ménages pour sélectionner les ménages pauvres et vulnérables par l’attribution d’un score (une note) et à administrer un questionnaire complet sur tablette aux ménages classés pauvres par le scoring.

La ministre en charge de la solidarité et de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo est la présidente du comité d’orientation et de suivi du ST/RSU. C’est elle qui a d’ailleurs présidé cette activité tenue dans la cité du cavalier rouge ce vendredi. Selon son propos, cette cérémonie est une occasion « pour informer les acteurs nationaux, régionaux et le grand public, du démarrage du déploiement du RSU, en vue non seulement de susciter leur adhésion à travers la mobilisation des acteurs clés et des populations concernées, mais aussi d’assurer une bonne atteinte des objectifs». Madame la ministre a fait savoir que la mise en place du RSU ne pourra se concrétiser sans une sincère implication des autorités administratives, des leaders religieux et coutumiers, des structures publiques et des acteurs communautaires et un accompagnement conséquent des partenaires techniques et financiers. « L’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages de 2018 a établi le seuil de pauvreté à 194 629 FCFA par personne et par an et l’incidence de la pauvreté à 14,4% au niveau national, soit plus de 8,4 millions de personnes pauvres », a justifié la ministre indiquant la pertinence dudit projet.

il faut noter que la phase pilote de déploiement entreprise dans les régions du Centre Ouest et du Centre Est visée, a expérimenté le dispositif. Cette phase couvre au total 58 communes rurales dont 1030 villages et 210 440 ménages pauvres et vulnérables à identifier, enregistrer dans la base de données du RSI et à mettre à la disposition des potentiels utilisateurs. « A l’issue de cette phase pilote, les leçons tirées nous permettront d’entamer la phase à l’échelle nationale qui s’étalera de 2023 à 2025 avec en perspective l’enregistrement de 1 423 473 ménages pauvres et vulnérables », a fait savoir la ministre Nandy Somé. Elle a conclu que le RSU offre une opportunité de consolider les actions de protection sociale, d’établir des passerelles entre différents projets et programmes sociaux et d’accroître leurs impacts au profit des populations cibles. Elle n’a pas manqué de saluer les partenaires techniques et financiers qui ont permis la concrétisation de cette initiative.