Ce lundi 17 novembre 2025 marque une étape décisive dans la participation du Burkina Faso à la COP 30 à Belém au Brésil en pleine forêt amazonienne. La voix du Burkina Faso a retenti. Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement Roger BARO, Chef de la délégation burkinabé dans une déclaration forte, directe et sans embage, a porté la voix du Burkina Faso au nom de Son Excellence, le Président du Faso, Chef de l’État le Capitaine Ibrahim TRAORÉ. Dans une anaphore, il a porté le message du peuple Burkinabé qui fait face aux effets néfastes du Changement climatique.
« Je suis ici pour porter:
La voix d’un pays sahélien souverain dans ses choix et solidaire dans ses engagements.
La voix d’un peuple digne et résilient qui face à l’adversité choisit toujours d’agir.
….. »
Lisez plutôt
« Monsieur le Président, Distingués Délégués,
Je porte à cette auguste assemblée les salutations fraternelles de Son Excellence, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président du Faso, Chef de l’État, artisan d’une nouvelle espérance pour le peuple burkinabé.
Le Burkina Faso remercie le peuple frère de la République Fédérative du Brésil pour l’accueil chaleureux, et exprime sa satisfaction pour l’organisation de cette conférence qui se tient au cœur de la forêt amazonienne, sanctuaire de vie, de mémoire et de résilience. Il apporte tout son soutien à la présidence brésilienne, pour faire de la COP 30, un moment historique de relance de l’action climatique.
Monsieur le Président, Distingués Délégués,
Cette 30e COP nous offre une opportunité : celle, d’unir nos voix et nos volontés afin de renforcer l’ambition climatique mondiale et traduire nos engagements en des actions concrètes capables de protéger des vies et d’offrir des moyens d’existence. C’est une responsabilité partagée mais différenciée.
Je suis ici pour porter la voix d’un pays sahélien souverain dans ses choix et solidaire dans ses engagements.
La voix d’un peuple digne et résilient qui face à l’adversité choisit toujours d’agir.
La voix d’un pays pour lequel chaque arbre, chaque goutte d’eau, chaque parcelle de terre est une richesse à protéger, un héritage à transmettre et une promesse à tenir devant les générations futures.
Ainsi mon pays honore pleinement ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris à travers sa CDN 3.0 plus ambitieuse qui vise une réduction de 30,87 % des émissions d’ici 2030, avec un coût global de 7,5 milliards US$ donc 2,8 milliards US$ à rechercher. J’appelle à cette tribune une forte mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du volet conditionnel des CDN.
Aussi, le Plan National d’Adaptation 2024-2028, les stratégies REDD+, la stratégie de sécurité climatique et les mécanismes endogènes de financement traduisent la responsabilité et l’engagement du Burkina Faso en faveur du climat.
Monsieur le Président, Distingués Délégués,
Sous l’impulsion du Chef de l’État, le Burkina Faso mène une Révolution Progressiste Populaire avec une coloration verte dans l’optique de contribuer à renforcer ses puits de carbone, réduire ses émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience des populations. J’en veux pour preuve :
– L’Heure Patriotique pour Reverdir le Faso : plus de cinq millions d’arbres plantés en une heure ;
– La mise en place de 89 bosquets à plantes médicinales ;
– L’opérationalisation de systèmes d’alerte, la vulgarisation de l’énergie solaire et des initiatives de gestion intégrée des ressources en eau ;
– Un système national MRV pour garantir la transparence et la recevabilité.
Ce ne sont pas des intentions, mais des actes. Le Burkina Faso est un pays sahélien qui se lève, avec un peuple qui crée, qui s’adapte vis-à-vis du climat.
Mais il faut le dire avec clarté et insistance :
L’Afrique n’a pas à mendier son droit à l’adaptation.
La justice climatique exige des financements multipliés, accessibles, et majoritairement en subventions. Maintenir le cap de +1,5°C n’est pas une ambition : c’est un devoir moral envers l’humanité. Ceux qui ont le plus émis les gaz à effet de serre, doivent assumer la plus grande part en triplant leur effort financier pour l’adaptation. Ce devoir de responsabilité et de justice ne devrait en aucun cas être considéré comme « une aide» » aux pays les moins industrialisés. En tout état de cause le Burkina Faso refuse que ce devoir de justice climatique devienne un nouvel instrument de domination politique et assumera pleinement sa politique d’industrialisation.
Monsieur le Président, Distingués Délégués,
La planète ne sera pas sauvée par l’orgueil technologique, ni par des promesses sans suite, mais par la volonté des peuples à être justes et redevables vis-à-vis de la planète terre. Un proverbe mandingue rappelle que : « Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin. »
C’est dans cet esprit que le Burkina Faso, dans le cadre de la Confédération des Etats du Sahel (AES) marche aux côtés des Groupes des Pays les Moins Avancés, du Groupe Afrique et du G 77 + Chine pour un nouvel ordre climatique fondé sur la souveraineté, l’équité, le respect et la JUSTICE ! A cette COP, les besoins spéciaux et les circonstances particulières de l’Afrique doivent être prises en compte dans les décisions.
Monsieur le Président, Distingués délégués ;
Fidèles à l’esprit du Capitaine Thomas Sankara qui rappelait que «l’audace est au commencement de toute victoire» , soyons audacieux. Le temps des discours est révolu et l’humanité doit franchir un pas décisif : celui de l’action, de la responsabilité, de la solidarité et du courage climatique.
La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons.
Je vous remercie. »
Roger BARO
Ministre de l’Environnement, de l’Eau
et de l’Assainissement

Soyez le premier à commenter sur "« l’Afrique n’a pas à mendier son adaptation», le ministre Roger BARO à la COP 30"