L’armée tire à balles réelles contre des partisans de l’opposition au Zimbabwe

Au moins un manifestant a été tué à Harare, où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des partisans de l’opposition. Alors que les résultats de la présidentielle n’ont toujours pas été communiqués, appris par Jeune Afrique, l’atmosphère s’est considérablement tendue mercredi, dans l’attente d’une déclaration de la commission électorale.

Le calme qui prévalait lors du vote lundi n’est désormais qu’un lointain souvenir. Mercredi après-midi, les forces de sécurité ont ouvert le feu, tirant à balle réelle, sur des partisans de l’opposition réunis en masse près des locaux de la commission électorale. Au moins une personne a été tuée, selon un photographe de l’AFP. L’homme a reçu une balle dans l’estomac et a succombé à ses blessures. Un peu plus tôt, l’organisation censée proclamer les résultats très attendus de la présidentielle avait annoncé un nouveau report. L’opposant Nelson Chamisa, candidat du MDC (Mouvement pour le changement démocratique, opposition) et principal adversaire du chef de l’État Emmerson Mnangagwa, a affirmé qu’ils étaient en train d’être truqués.

Des chars et des camions militaires circulaient dans les rues de la capitale à proximité des bureaux de la commission électorale, qui a annoncé dans la matinée la victoire aux législatives du parti au pouvoir, la Zanu-PF. Les manifestants, massés devant ces bureaux, avaient dans un premier temps tenté de riposter aux canons à eau à coups de jets de pierres. Certains brandissaient des affiches de l’opposition et ont allumé un feu dans la rue. « Non au mauvais décompte », pouvait-on lire sur une pancarte. Mais les tirs à balles réelles ont semé la panique dans les rues de la capitale.

De son côté, le président et ancien bras droit de Robert Mugabe a demandé à « chacun d’éviter toutes déclarations provocatrices », appelant à « la paix » sur son compte Twitter.

Un peu plus tôt, les observateurs de l’Union européenne (UE) ont quant à eux dénoncé « l’inégalité des chances » entre les candidats aux élections générales au Zimbabwe. « Le climat politique s’est amélioré, le vote s’est déroulé de manière pacifique, mais l’inégalité des chances entre candidats, les intimidations d’électeurs et le manque de confiance dans le processus électoral ont miné l’environnement pré-électoral », a dénoncé l’UE dans un communiqué.

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