Le samedi 12 octobre 2024, le réseau de la protection sociale de la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) a organisé un atelier dans le cadre de la Journée mondiale du travail décent. Cette activité tenue à Ouagadougou était axée sur la sensibilisation des travailleurs domestiques à leurs droits, conformément à la convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui définit les droits des travailleurs domestiques dans le monde.

 

Présidée par Gui Olivier Ouédraogo, cette rencontre visait à informer et sensibiliser les travailleurs domestiques, un secteur largement composé de femmes, sur leurs droits fondamentaux et l’importance du travail décent.

Le travail domestique fait partie des secteurs vulnérables et sous-évalué. C’est l’une des professions les plus anciennes, mais aussi l’une des plus précaires. Selon l’OIT, on estime à 75,6 millions le nombre de travailleurs domestiques dans le monde, dont 76,2 % sont des femmes. Au Burkina Faso, en 2018, l’OIT recensait 59 158 travailleurs domestiques, parmi lesquels 44 572 étaient des femmes, soit 75,34 %.

La présidente du réseau de la protection sociale de la CSB Germaine Ramdé, a souligné que les travailleurs domestiques sont souvent confrontés à des conditions de travail difficiles. « C’est une activité sous-évaluée, peu réglementée et synonyme de charges lourdes, de bas salaires et d’un manque de reconnaissance en tant qu’emploi réel. Ces travailleurs n’ont souvent pas accès à une protection sociale, comme l’assurance maladie, et sont exposés à des violences basées sur le genre, surtout pour les femmes », a-t-elle déclaré.

La convention 189 protège les travailleurs domestiques. L’atelier organisé par la CSB a permis de sensibiliser les participants à la convention 189 de l’OIT, qui vise à assurer l’égalité de traitement entre les travailleurs domestiques et les autres travailleurs en termes de durée de travail, de compensation pour les heures supplémentaires, de périodes de repos, et de congés payés. « Cette convention garantit que les travailleurs domestiques bénéficient des mêmes droits que les autres salariés, et notre objectif est de faire comprendre ces droits aux travailleurs domestiques pour les protéger davantage », a expliqué Germaine Ramdé.

À travers des échanges et des communications, les participants ont pu mieux appréhender les enjeux liés au travail décent, à la protection sociale et à l’assurance maladie. Germaine Ramdé a insisté sur l’importance de sensibiliser ces travailleurs précaires pour qu’ils soient mieux informés et puissent revendiquer leurs droits. « Il est crucial que ces travailleurs du secteur informel comprennent leurs droits et bénéficient des protections que leur confèrent les textes internationaux et nationaux, notamment la convention 189. Cet atelier vise à donner les outils nécessaires aux travailleurs domestiques pour qu’ils puissent exiger un traitement équitable », a-t-elle ajouté.

L’atelier a ainsi marqué un pas important dans la lutte pour l’amélioration des conditions de travail des travailleurs domestiques au Burkina Faso, un secteur encore marginalisé mais essentiel au fonctionnement de la société.