Lutte contre le travail des enfants : Les journalistes et les communicateurs outillés à travers une formation

 

Le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a organisé ce mardi 28 juin 2022 à Ouagadougou, un atelier sur le travail des enfants. Cet atelier a réuni les journalistes et les communicateurs afin de les outiller sur ce fléau qui prend de l’ampleur, et solliciter leur accompagnement pour son éradication.

Le travail des enfants est un phénomène qui prend de l’ampleur au Burkina Faso. Le gouvernement grâce à l’appui des partenaires, a entrepris des actions pour endiguer ce phénomène. C’est dans cette optique que le ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale a réuni les journalistes et les communicateurs pour les outiller sur le travail des enfants. Des études menées par le Bureau international du travail et le fonds des nations unies pour l’enfance en juin 2021, ont montré que 160 millions d’enfants dans le monde sont victimes de travail des enfants. L’Afrique subsaharienne enregistre 16,6 millions d’enfants astreints au travail des enfants et est considérée comme la région la plus touchée par ce fléau.

Au Burkina Faso, la situation du travail des enfants est aussi préoccupante malgré l’absence de données récentes. Selon les dernières statistiques datant de 2006, 1 658 869 enfants étaient économiquement actifs soit un taux de 41,1%. « La situation sécuritaire constitue de nos jours, un terreau fertile pour le travail des enfants. En effet, les actes terroristes entrainent le déplacement massif des populations et aggravent leur vulnérabilité », a laissé entendre Juste Honoré Ouédraogo, représentant du secrétaire général du ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale. Le 30 avril 2022, le Burkina Faso a enregistré 1 902 150 déplacés soit 17,29% d’enfants de moins de 5 ans et 44,98% d’enfants âgés de 5 à 17 ans. « Ces chiffres sont révélateurs d’une situation peu reluisante d’enfants déplacés et susceptible d’alimenter des chiffres du travail des enfants. Une insuffisance dans le suivi de ces derniers, les exposera au travail notamment les pires formes de travail y compris leur enrôlement par les groupes armés terroristes », a indiqué monsieur Ouédraogo.

Le gouvernement burkinabè a adopté des stratégies pour réglementer le travail des enfants. Mais la dégradation de la situation sécuritaire nécessite un changement de paradigme. « Pour y arriver, les communicateurs et les journalistes constituent des collaborateurs privilégiés de ce changement. Votre contribution dans l’élimination du travail des enfants est immense, incontournable », s’est-il adressé aux participants puis d’ajouter : « Le présent atelier vise donc à renforcer vos capacités afin de vous faciliter l’appropriation de la thématique du travail des enfants, de son cadre juridique au Burkina Faso et surtout situer votre responsabilité dans ce combat ».

« Les hommes de médias sont aujourd’hui les plus écoutés par la population, ils sont les plus suivis que ce soit sur les réseaux sociaux à travers les presses en ligne, que ce soit à travers les émissions radiophoniques où les émissions télévisées, les populations les suivent très bien et les hommes de médias ont une audience très large. Cela leur permet de passer très facilement leur message. Egalement, les hommes de médias sont animés d’un professionnalisme qui leur permet de traiter les informations et d’envoyer », a dévoilé, le directeur de la lutte contre le travail des enfants, Isso Bazié sur les motivations du ministère à organiser cet atelier. « Comme le travail des enfants depuis les dernières estimations, prend de plus en plus de l’ampleur, nous avons estimé qu’il est nécessaire de changer la façon de communiquer pour permettre à toute la population de changer la conscience, de changer la manière de percevoir le phénomène lié au travail des enfants. Les personnes qui peuvent nous aider à changer ce paradigme sont bien entendus les journalistes et les communicateurs », a insisté monsieur Bazié.

A travers la ratification des conventions 138 et 182, le gouvernement Burkinabè s’engage ainsi à éliminer et éradiquer les pires formes du travail des enfants. « Dans cette logique, le ministère a adopté en 2019, la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants. Cette stratégie qui est dans sa dernière phase à travers la mise en œuvre du deuxième plan d’action opérationnel 2022-2023 est une stratégie qui rassemble l’ensemble des acteurs. Le rôle du ministère aujourd’hui, c’est de réunir tous les efforts autour de la lutte contre le travail des enfants, réunir tous les acteurs à s’engager encore plus dans la lutte contre le travail des enfants », a fait savoir le directeur de la lutte contre le travail des enfants. Les sensibilisations, les contrôles, le retrait et les réinsertions des enfants sont entre autres, les différentes actions qui sont engagées par le ministère en collaboration avec le ministère en charge de la famille et de l’enfant.

Au cours de cet atelier, trois communications ont été présentées aux participants à savoir le cadre législatif et réglementaire de la lutte contre le travail des enfants au Burkina Faso, l’état des lieux et impact de la crise sécuritaire sur le travail des enfants et la contribution des médias à la lutte contre le travail des enfants au Burkina. Les statistiques sur le travail des enfants, les causes, les conséquences et le cadre juridique ont été présentés aux participants. De plus, l’impact négatif de la situation sécuritaire a été au cœur de ces échanges ainsi que le rôle que les journalistes et communicateurs doivent jouer. La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été marquée par un sketch sur le travail des enfants.

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