Opposition politique: “Si rien n’est fait, nous allons droit vers une année blanche”

 

Des membres de l’Opposition politique ont tenu une conférence de presse ce mardi 12 mai 2020 au siège du CFOP à Ouagadougou. Le point de presse du jour était animé par Dr Alain Zoubga, président de l’Autre Burkina/parti pour le socialisme et la refondation (L’Autre Burkina/PSR) et Carlos Toe, Président du Mouvement pour le Changement et la Renaissance (MCR). Les sujets abordés ont été les tergiversations autour de la réouverture des classes et la reprise de l’enrôlement des électeurs par la CENI.

L’opposition a déploré la façon dont le gouvernement se laisse mener par les populations. Selon elle, l’Etat est impuissant et de ce fait, au lieu que ce soit le gouvernement qui imprime le rythme à suivre par les citoyens, ce sont les citoyens qui, par la rue, les réseaux sociaux et les émissions interactives, imposent leur volonté en tirant le gouvernement selon leur bon vouloir. Cela a été illustré par le cas des marchés et yaars où des commerçants ont rouvert de force certains marchés, contraignant l’Etat et les collectivités territoriales à se précipiter pour rattraper les choses par des décrets et arrêtés.

En outre, en ce qui concerne la reprise des classes, l’opposition estime que les mesures prises pour permettre la reprise des cours ne sont pas appropriées car cela exclut une grande partie des élèves. En effet, le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) dans un communiqué, avait annoncé un report de la reprise des classes d’examen au 1er juin 2020 et celle des classes intermédiaires à une date ultérieure. Selon l’opposition, cela n’a pas été bien pensé car pour les classes d’examen les cours devront avoir lieu en pleine saison hivernale, or de nombreux villages et communes sont enclavés pendant l’hivernage, en plus du fait que plusieurs zones soient confrontées à l’insécurité.

La situation non reluisante pour les élèves des classes intermédiaires

La situation n’est guère plus reluisante pour les élèves des classes intermédiaires car les cours à distance préconisés par le MENAPLN excluent l’écrasante majorité des enfants qui n’ont pas accès à internet et à la télévision, et qui peuvent difficilement suivre des cours à la radio. “Si rien n’est fait, nous allons droit vers une année blanche” , a laissé entendre Dr Alain Zoubga, président de l’Autre Burkina/PSR.

Pour pallier toutes ces difficultés, l’Opposition politique recommande alors  au gouvernement que la réouverture des classes d’examen intervienne plus tôt, et qu’une décision définitive soit prise concernant les classes intermédiaires, après concertation avec tous les acteurs (permettre aux classes intermédiaires de calculer leurs moyennes de l’année sur la base des deux trimestres, quitte à prévoir une rentrée scolaire anticipée en septembre pour des cours de mise à niveau ou de rattrapage).

En ce qui concerne la reprise de l’opération de révision des listes électorales, l’opposition s’est réjouie et a invité l’ensemble des citoyens des zones concernées qui n’ont pas leurs cartes d’électeurs, de même que ceux qui auront 18 ans ou plus le 22 novembre 2020, à se faire enrôler pour pouvoir voter. Au regard des différents manquements constatés dans les différentes zones à cause du terrorisme, de la vétusté de matériel, les problèmes de CNIB, l’opposition a invité la CENI à corriger les anomalies pour une poursuite sereine de l’enrôlement des électeurs.

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