PANEL DE LA COALITION DYTANYE : L’ESPRIT DE L’INSURRECTION POPULAIRE AU CŒUR DES ECHANGES

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La Coalition Dytanyè a organisé le Samedi 12 novembre 2016 un panel public sur le thème « Que reste-t-il de l’Esprit de l’Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ». Au-delà de l’hommage aux martyrs, ce panel avait pour but de faire un diagnostic de l’insurrection populaire et de la Transition politique afin de tirer des leçons pour la construction d’un Burkina nouveau porteur des aspirations de son peuple.

C’est le Président de la Transition, Michel KAFANDO qui a été l’invité d’honneur de ce panel de la Coalition Dytaniè. Dans un bref discours, Michel KAFANDO a d’abord rendu une fois de plus un hommage aux martyrs de l’Insurrection et du putsch manqué avant de saluer la pertinence du thème retenu par les organisateurs. Il a saisi l’occasion pour expliquer que la gestion de la Transition a connu des hauts et des bas dus au fait qu’elle était gérée par des Hommes condamnés à l’imperfection. Avant de donner la parole aux panélistes, Michel KAFANDO a tenu à encourager la Coalition Dytaniè et à leur témoigner toute sa disponibilité à accompagner les jeunes dans leurs nobles activités.

Après l’intervention du président Michel KAFANDO, place a été faite aux panélistes.

Le Professeurs Luc Marius IBRIGA, Maitre Prospère FARAMA et le Docteur Abdoulaye BARRO ce sont là les trois panélistes qui ont réfléchi autour du thème.

Dans son intervention, le Professeurs Luc Marius IBRIGA s’est penché sur la question de l’élaboration de la nouvelle Constitution et les enjeux liés à cette Constitution. Pour lui, quatre enjeux majeurs sont liés à l’élaboration de la Constitution de la Vé République. Il s’agit des enjeux juridiques, politiques, sociétaux et de légitimité. Il a indiqué que les commissaires chargés de l’élaboration de cette Constitution doivent œuvrer à ce que la suprématie de la Constitution soit garantie. Et pour cela, il va falloir garantir les mécanismes de l’Etat de Droit, bâtir un organe de constitutionalité et surtout d’ouvrir la saisie du juge constitutionnel aux citoyens. En outre, il a indiqué la nécessité de préserver des acquis de l’Insurrection en instituant l’alternance. Et cette alternance ne devrait pas être selon lui seulement présidentielle. Elle doit se faire à tous les niveaux de l’administration publique.

Maitre Prospère FARAMA s’est pour sa part appesanti sur la question des dossiers judiciaires en cours. Il a d’abord commencé par son appréciation sur l’Insurrection Populaire et sur la gestion de la Transition. Pour lui, l’Insurrection populaire était téléguidée par un Esprit révolutionnaire ; la preuve en est que les insurgés tenaient toujours le poing en l’air à chaque fois qu’ils avançaient. Par conséquent, il juge regrettable que certains acteurs de la vie politique et de la société civile revendique la paternité de l’Insurrection allant jusqu’à compter parmi les morts leurs militants. Pour ce qui est de la gestion de la Transition, Me Prospère FARAMA dit être resté sur sa faim au regard de bien de péchés qu’elle a eu à commettre. Entre autres péchés, il relève la place accordée à l’armée notamment au Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) dans la gestion politique du pays, les propos indélicats de certains acteurs de la Société civile et des partis politiques et surtout les guéguerres pour la désignation de certains acteurs pour siéger notamment au Conseil National de la Transition. Pour Me FARAMA, l’élection ne doit pas être prise comme un acquis de l’Insurrection populaire dans la mesure où Blaise COMPAORE n’a point remis en cause la question de l’élection. En ce qui concerne la justice, Me FARAMA est convaincu que le père Noel est peut-être passé à Justice, mais l’Esprit Saint lui est toujours attendu.

Le troisième panéliste, Dr Abdoulaye BARRO est revenu sur l’histoire de quelques Révolutions qui ont marquées l’histoire de l’humanité. Pour ce qui est des évènements des 30 et 31 octobre, ce panéliste estime qu’il s’agit plutôt d’une Insurrection Républicaine et non révolutionnaire.

Ce panel, premier du genre, a eu la particularité de réunir autour d’une même table des panélistes qui ont des visions  divergentes sur la question de l’Insurrection Populaire et de la Transition.

CHEICK     TRAORE

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