La Société burkinabè de rhumatologie a organisé des séances de consultation rhumatologique gratuites les jeudi 10 et vendredi 11 octobre 2024 à Pouytenga. Cette activité, qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le rhumatisme, a été une belle occasion pour la société de sensibiliser la population de cette ville, qui ne dispose pas de spécialiste en rhumatologie dans ses services de santé, sur les causes de ces maladies.

 

Le 12 octobre est consacré à la lutte contre le rhumatisme dans le monde. Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays, commémore cette journée à travers la Société burkinabè de rhumatologie. Pour cette édition, la société a décidé de se rapprocher des populations de Pouytenga afin de leur permettre d’échanger avec des experts en rhumatologie  travers des consultations offertes gratuitement. En effet, la rhumatologie est une spécialité qui traite des os, des articulations, des muscles et des tendons.

Selon Dr W. Joelle Stéphanie Zabsonré/Tiendrebéogo, rhumatologue au CHU de Bogodogo et présidente de la Société burkinabè de rhumatologie, les affections rhumatologiques sont nombreuses et fréquentes, souvent caractérisées par des douleurs au niveau des lombaires ou des genoux. Sans prise en charge précoce, ces affections peuvent entraîner des handicaps. « Cette année, le thème retenu est la lombalgie commune, qui est le classique mal de dos. Elle se manifeste par des douleurs dans le bas du dos, souvent causées par des postures inadaptées et un mode de vie sédentaire », a expliqué la présidente. Elle a souligné l’importance de sensibiliser les populations, surtout à Pouytenga, qui ne dispose pas de spécialistes en rhumatologie. « La cause la plus fréquente des problèmes rhumatologiques est l’arthrose, qui représente deux tiers des consultations en rhumatologie. La goutte est également relativement fréquente, notamment en raison de mauvaises habitudes alimentaires », a-t-elle précisé. Pour éviter ces affections, la présidente recommande aux populations de pratiquer régulièrement une activité physique afin d’entretenir leurs articulations, muscles, tendons et os. « Il est aussi important d’adopter une alimentation saine, en consommant beaucoup de légumes et en limitant les aliments gras et sucrés », a-t-elle ajouté.

Au Burkina Faso, les rhumatologues ne sont pas nombreux alors que les affections rhumatologiques sont la première cause de handicap. Par le passé, la Société burkinabè de rhumatologie s’était concentrée sur les personnes âgées et les Forces de défense et de sécurité (FDS). Cette célébration à Pouytenga est aussi l’occasion pour la société de plaider auprès des autorités pour une meilleure prise en compte de cette spécialité dans les zones éloignées.

Plusieurs rhumatologues ont fait le déplacement à Pouytenga pour l’occasion, et près de 600 personnes ont bénéficié des consultations gratuites. Selon Dr Fulgence Kaboré, médecin rhumatologue au CHU de Bogodogo et maître-assistant en rhumatologie à l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo, ces maladies ont toujours existé, mais leur diagnostic était souvent insuffisant. « De plus en plus, nous posons des diagnostics et identifions les différentes pathologies », a-t-il affirmé. Durant ces deux jours, la Société burkinabè de rhumatologie a offert des consultations gratuites, des examens paracliniques ainsi que des conseils. Les personnes souffrant d’affections avancées devront cependant se rendre à Ouagadougou pour suivre un traitement. Les populations se sont dites satisfaites de cette initiative. Certains avaient besoin d’une consultation spécialisée en rhumatologie, mais pour diverses raisons ne pouvaient pas l’obtenir auparavant. Cette activité a été une belle opportunité pour bénéficier de soins spécialisés sans frais.