Le Secrétariat permanent de la politique nationale du logement (SP-PNL) a tenu une conférence de presse dans la matinée de ce mardi 16 juin 2020 à Ouagadougou. Face aux Hommes de médias, il était question de rassurer que ce programme est en bonne marche et fournit des résultats, malgré les difficultés rencontrées.
Pour concrétiser l’engagement du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui consiste à garantir le droit au logement pour tout citoyen burkinabè, le ministère de l’Urbanisme et de l’habitat à travers le Secrétariat permanent de la politique nationale du logement (SP-PNL), a entrepris depuis 2017, la mise en œuvre du Programme national de construction des logements (PNCL), connus sous l’appellation du « Programme 40 000 logements » . C’est d’ailleurs pour donner le déroulement de ce programme, que cette conférence de presse tire sa pertinence.
L’objectif global du PNCL est de produire des logements décents par la mise en place d’un mécanisme pérenne d’accès aux logements pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Il s’exécute dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) et est inscrit sur la liste des projets prioritaires. Selon le Secrétaire permanent de la politique nationale de logements, Yacouba DIE, « l’une des activités majeures du programme après son lancement, a été la campagne nationale d’inscription au Programme national de construction des logements (PNCL) qui a été menée du 05 avril au 12 mai 2017 » . A l’entendre, cette campagne a permis de mettre en relief une demande potentielle estimée à 208 000 inscrits. Le montant de l’inscription était de 2000 francs et une somme totale de 416 000 000 francs a été collectée et reversée au Trésor public qui est la première source de financement du programme. « Le coût total de mise en œuvre du programme est estimé à 494 089 220 000 FCFA » , a-t-il souligné.
Le Secrétaire permanent a fait savoir que dans le cadre de l’opérationnalisation du PNCL, 1700 ha ont été mobilisés sur 2000 ha de terrain dans différentes communes urbaines et rurales en vue de la construction des logements, soit 85%. Et dans les deux (02) communes à statut particulier que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la mobilisation du foncier est à un taux de 60%, c’est-à-dire 300 hectares mobilisés sur 500 hectares attendus.
Il y a des résultats malgré les difficultés rencontrées
De 2017 à ce jour, selon lui, plus de 5164 logements sociaux et économiques ont été réalisés (finis ou en cours de finition) dans le cadre du programme dans huit (08) villes. « Ils sont constitués en partie des cités du 11 décembre à Gaoua (567 logements), Manga (503 logements), Tenkodogo (700 logements), Banfora (100 logements), Ziniaré (118 logements), Kombissiri (50 logements), Pô (50) et d’autres cités du programme que sont Koudougou (100), Ouagadougou (3118) et Bobo-Dioulasso (58) » , a-t-il élaboré.
Il faut noter que la commercialisation des logements est assurée par le Centre de gestion des cités (CEGECI) et dans le cadre de cette commercialisation, la priorité est donnée aux inscrits dans la base de données du PNCL réalisée en 2017 lors de la campagne d’inscription.
En ce qui concerne la mobilisation financière, la situation du PNCL est particulièrement difficile, a fait savoir le Secrétaire permanent. D’une affectation totale de ressources de 36 milliards de FCFA attendue comme contribution du gouvernement sur la période de 2016-2020, seulement un montant de 4 897 352 000 FCFA a été affecté, soit 18,13% du financement attendu sur ces quatre années. « Cette situation s’explique par les défis sociopolitiques auxquels notre pays fait face actuellement, qui imposent des ajustements budgétaires réguliers au Gouvernement » , a-t-il soutenu avant de préciser qu’il s’agit notamment des attaques terroristes avec leur corolaire de déplacés internes, et également la récente crise sanitaire.
Il y a aussi les difficultés rencontrées dans le processus de mobilisation des terrains pour le PNCL. C’est-à-dire les conflits dans la délimitation des zones de réalisation du programme, les conflits en rapports avec la reprise des activités de lotissement dans les zones urbaines et les conflits en rapport avec la mobilisation massive des terres par des promoteurs immobiliers. Mais, Yacouba DIE a précisé que « l’essentiel du foncier nécessaire à la mise en œuvre du programme, est mobilisé » .
Par ailleurs, le lancement de plusieurs nouveaux chantiers à travers le pays, a été annoncé en guise de perspectives. Il s’agit notamment de Fada N’gourma (50 premiers logements sur les 300 prévus), Dori (50 premiers logements sur les 300 prévus) et Kaya (50 premiers logements sur les 300 prévus).
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