Dans le cadre de Photosa, se tient un programme de mentorat à l’endroit de personnes passionnées par l’art de la photographie. Ce programme est aujourd’hui le cœur de l’activité Photosa dont la 3e édition se tiendra en novembre 2025. Dix personnes ont bénéficié de ce programme et sont à la fin de la première phase de formation. Le vendredi 25 avril 2025, les mentorés ont présenté à la presse quelques réalisations à l’Institut Goethe.
Razak est un enfant de la ville de Ouagadougou. Orphelin de père et de mère, il est vendeur ambulant dans les avenues de la capitale, vendant des citrons aux passants. Son activité ne lui permet que de vivre au jour le jour. Il vit dans une maison inachevée avec deux de ses camarades. Razak est mineur et ne fréquente pas l’école, mais il ne baisse pas les bras. Il est intègre car il n’a pas choisi la voie facile que sont le vol, la délinquance… La motivation est au rendez-vous.

Aïchatou Sirima, participante
C’est ce qui a poussé Aïchatou Sirima à s’intéresser à la vie de ce jeune garçon. En effet, en suivant le programme de mentorat, Aïchatou Sirima a choisi de faire le portrait de cet enfant, se battant contre les maux de la société. C’est cela surtout, la photographie, impacter les sociétés à travers des clichés.
« Quand je vois les jeunes, surtout mineurs, vendre au bord des routes, je me pose beaucoup de questions sur eux. C’est pourquoi j’ai choisi de documenter la vie d’un vendeur ambulant, connaître sa vie et ses motivations. Je voudrais attirer l’attention de la société sur ces jeunes qui ont aussi des rêves », a laissé entendre Aïchatou Sirima, qui a promis de suivre Razak.

Adrien Bitibaly, Directeur de Photosa
La photographie est un moyen d’expression, un témoignage de l’existence. Être photographe, c’est être le témoin de son époque. C’est par ces mots qu’Adrien Bitibaly définit la photographie et le photographe, et d’ajouter que la photographie d’auteur, c’est être l’auteur d’une œuvre photographique. Photosa est une biennale de la photographie destinée à promouvoir et à faire découvrir la photographie d’auteur au Burkina Faso. C’est aussi permettre aux photographes du pays d’exposer leurs œuvres aux côtés de photographes internationaux de renom.
Le programme de mentorat est un volet très important de l’activité Photosa. Il s’agit d’un accompagnement pour les jeunes passionnés par cet art qu’est la photographie d’auteur. « Nous n’avons pas une école spécifique pour la photographie d’auteur au Burkina Faso. Donc, nous offrons un cadre idéal pour la formation des jeunes en leur apportant des éléments qui leur permettent d’aller au bout de leur passion et de faire de cette passion un métier. Nous voulons emmener ces passionnés à documenter le Burkina Faso à travers la photographie. »
Le programme de mentorat a été lancé fin février et s’est déroulé jusqu’au 6 avril 2025. Une quarantaine de candidatures a été reçue et dix ont été retenues (soit cinq hommes et cinq femmes). Pendant deux semaines, ces mentorés ont bénéficié d’une formation théorique et pratique, à l’issue de laquelle plusieurs questions ont trouvé réponse : Comment élaborer un projet photographique ? Comment regarder une image photographique ? Comment apporter de la pertinence à un projet photographique ? Comment rechercher des financements pour un projet photographique ? Ce sont, entre autres, les thématiques abordées lors des formations, à en croire monsieur Bitibaly.
Après ces deux semaines de formation théorique et pratique, le programme se poursuivra pendant sept mois. Pendant tout ce temps, les participants, qui ont déjà des projets photographiques, poursuivront leur travail. « Un projet photographique peut prendre énormément de temps. Il faut qu’ils poursuivent longtemps, d’où les sept mois, à l’issue desquels ils pourront faire des expositions lors de la prochaine édition de Photosa qui se tiendra en novembre 2025 », a soutenu Adrien Bitibaly. Les mentorés pourront ainsi exposer aux côtés de grands noms de la photographie lors de Photosa et bénéficieront chacun d’une attestation. Un vernissage est également prévu afin de leur permettre de présenter leurs œuvres au public, à leurs familles et à leurs amis.

Soum Eveline Bonkoungou, participante de la première édition du programme de mentorat.
Le programme de mentorat est une belle trouvaille. Il permet aux experts d’encadrer les novices ou passionnés de photographie. Il peut aussi offrir de belles opportunités aux participants, à l’instar de Soum Eveline Bonkoungou, qui a pris part à la première édition de ce programme en 2021. « Le mentorat m’a permis d’avoir des ouvertures. J’ai eu une résidence à Lomé pendant un mois et, suite à cela, j’ai eu une exposition à Photosa… J’ai été invitée à une résidence de sept mois en France en 2023, et je poursuis jusqu’à maintenant », a témoigné Bonkoungou. Elle travaille sur un projet portant sur la communauté burkinabè vivant en France. Elle fait partie des cinq personnes retenues parmi 298 dossiers pour un autre programme de mentorat (Les filles de la photo). Ce programme lui offre un accompagnement de 15 mois. Photosa peut se réjouir de ses activités, car il donne de belles opportunités aux participants de se créer et de vivre leur rêve.
Soyez le premier à commenter sur "Programme de mentorat de Photosa : Créer des photographes d’auteurs au Burkina"