En ces temps qui courent, il n’est pas aisé d’être membres d’un des partis politiques que la loi Cherif Sy du Conseil National de la Transition (CNT) a mis hors jeu à la course de la présidentielle de 2015 au Burkina Faso. Tel est le cas du jeune Bayili Ismaël du parti d’opposition la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) de Djibril Bassolé dans la région du Centre-Ouest précisément dans le quartier Tempia ,de la commune de Kordié. Disparu après plusieurs menaces, ces proches confient qu’il est pratiquement impossible de dire s’il est vivant ou pas.

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, qui a occasionné le départ de l’ex président Blaise Compaoré du pouvoir, a fait le lit, il faut le reconnaître de certains abus de pouvoir au pays des hommes intègres. Des lois taillées sur mesure, en passant par des exclusions d’adversaires politiques et des exactions sommaires, ont vu le jour.

Elimination du vieux Pema Bayili leader de la NAFA à Kordié

Après la première manifestation à succès des partis dits ‘’exclus de la présidentielle de 2015’’, le vieux Bayili Pema a été retrouvé le 03 juillet 2015 sans vie alors qu’il se rendait à une Assemblée générale (AG) de son parti la NAFA à Koudougou, nous a confié un frère du défunt. Pour lui, c’est surement ces adversaires politiques qui l’ont éliminé, vu qu’ils l’avaient ouvertement menacé.

D’ailleurs ces derniers l’accusent de ne pas être un digne fils de Kordié et que son père serait venu du Ghana voisin raconte notre interlocuteur. Ce monsieur qui a voulu garder l’anonymat, nous a aussi soufflé qu’il aurait maintes fois dissuadé son frère d’abandonner la politique, mais « c’était quelqu’un qui était trop engagé, donc on ne pouvait pas le raisonner » dit-il.

Le jeune Bayili aussi porté disparu

On croirait à un mauvais sort qui s’abat sur cette famille pour leur engagement politique. Suite au décès de son père, le jeune Bayili Ismaël, qui servait d’interprète auprès des autres militants a été proposé d’assurer l’intérim. Selon notre source, celui-ci aurait refusé vu ce qu’était arrivé à son père. Mais après insistance de certains cadres du parti et des militants le jeune Ismaël fini par accepter de remplacer son père et être l’intérimaire.

Selon la même source, la mère de Ismaël était entré en conflit avec son fils pour cela. Elle ne voulait pas encore perdre un des êtres qui lui sont chers.

Alors que la date des élections approchait, le jeune Ismaël devenait de plus en plus un adversaire sérieux.

Une nuit alors qu’il rentait chez lui, il sera intercepté par un groupe de cinq jeunes armés de gourdins et de machettes, nous explique notre source. Après plusieurs coups, Ismaël réussi à s’enfouir avec l’aide des phares d’une moto qui passait et s’était projetée dissuadant ainsi ces agresseurs. C’est là qu’il a appris de la bouche de ces agresseurs que « c’est nous qui avons tué ton batard de père ». Ils ajoutent « toi, tu es un PD (pédophile ndlr) tu pense qu’on ne sait pas, on va te tuer comme ton papa », nous relate la source.

Depuis lors c’est -à-dire le 25 août 2015, Bayili Ismaël a disparu sans laisser de traces, craignant surement pour sa vie. Des dires du frère du défunt « nous l’avons cherché partout. On a même appris qu’il a été enlevé et tué ». En tout cas dit-il « nous sommes sans nouvelles de lui ».

Notons qu’avant ces évènements l’on avait appris par le biais de nos confrères du journal lefaso.net du 25 avril 2015 le communiqué annonçant le décès de la militante de la NAFA de la région du Houët, Bobo-Dioualasso Awa Traoré des suites de la dispersion d’une manifestation.

Cette situation de la famille Bayili, nous a amené à nous poser la question suivante : Sommes-nous dans un pays démocratique ? Pourquoi faut-il interdir le droit de participer à la gestion de la cité qui est un droit constitutionnel à un citoyen ?

Le procureur du Faso devrait se saisir de ce dossier afin de tirer les choses au clair et punir les responsables et complices de ce forfait.