Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a présidé ce vendredi 28 novembre 2025 à Ouagadougou la 25ᵉ session du Haut Conseil national de la recherche scientifique et de l’innovation (HCNRSI), placée sous le thème : « Refondation stratégique de la recherche pour des résultats impactants au service du développement socio-économique du Burkina Faso ».
Le HCNRSI, instance chargée d’éclairer les grands choix de la politique scientifique et d’accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale de recherche et d’innovation, se réunit cette année dans un contexte de souveraineté assumée par le Burkina Faso.

Dans son adresse, le Premier ministre a rappelé que la recherche scientifique et l’innovation constituent les fondations mêmes de toute ambition souveraine. Évoquant « la volonté affirmée et assumée du vaillant peuple burkinabè de reprendre pleinement les rênes de sa souveraineté», il a salué la vision stratégique du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, qui a élevé la recherche au rang de priorité nationale et réaffirmé l’urgence de la réorienter vers des solutions tangibles, adaptées aux défis du pays.
Le Chef du Gouvernement a ensuite appelé à une transformation profonde de la culture scientifique nationale. Il a dénoncé sans détour le « culte de la carrière » où trop de chercheurs travaillent avant tout pour publier et gravir les grades, « sans se préoccuper de l’utilité sociale de leurs travaux ». Il a regretté qu’un système de hiérarchie symbolique réduise parfois les voix les moins gradées au silence. Pour lui, la recherche ne doit plus être l’affaire exclusive du milieu académique, estimant que « la recherche est tellement vitale qu’elle ne peut pas être laissée entre les seules mains des chercheurs ».
Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de valoriser les résultats déjà produits. « Beaucoup de résultats existent, mais personne ne les connaît. On travaille parfois uniquement pour prouver qu’on est le meilleur, pas pour impacter le pays », a-t-il relevé, appelant à rompre avec le stockage des connaissances au profit de leur diffusion et de leur mise à disposition de la société. Il a rappelé que le chercheur, en tant qu’agent public, produit avant tout pour la collectivité : « Vous ne pouvez pas trouver un résultat et vous l’approprier comme si vous étiez une entreprise privée. »
Tout en soulignant l’importance de la mobilisation des chercheurs, le Chef du Gouvernement a interpellé le secteur privé, affirmant que « toute unité industrielle qui ne fait pas de veille technologique est condamnée à disparaître. »
Cette dynamique de transformation doit être globale et multisectorielle, comme l’a indiqué le Premier ministre dans son discours d’ouverture en invitant les différents acteurs à « élaborer et mettre en œuvre des programmes de recherches inclusifs, structurants et porteurs, articulés autour des axes de développement du Burkina Faso. »
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, s’est de son côté réjoui de l’institution de la Contribution spéciale pour la Recherche et l’Innovation (CORI), un prélèvement qui mobilisera environ 12 milliards de FCFA par an pour soutenir les startups, financer les pôles de compétitivité, renforcer la production nationale et impulser une dynamique durable d’innovation.

Au terme des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées pour renforcer l’écosystème national de recherche : améliorer la synergie d’action entre acteurs publics et privés, inscrire dans chaque ministère (pour ceux qui n’en disposaient pas) une ligne budgétaire dédiée à la recherche et créer des cellules de recherche-développement au sein des unités industrielles.
Le Premier ministre a souligné que la refondation attendue dans le domaine de la recherche dépend de la mise en œuvre diligente de ces recommandations.
Pour impulser des actions de recherche visant des solutions innovantes et impactantes pour le developpement, le Chef du Gouvernement a décidé de la mise en place d’un Groupe de Travail interministériel « Recherche pour le Développement Durable (GTI/RDD) ». Cette instance, présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est un levier stratégique pour définir les sujets prioritaires, élaborer des projets inclusifs et organiser la valorisation des résultats.
À travers ses messages directs et ses appels répétés à rompre avec l’entre-soi académique, le Premier ministre a marqué une étape importante : la recherche burkinabè doit sortir du laboratoire, s’ouvrir aux besoins du pays, devenir un outil de souveraineté et se mettre résolument au service du développement national.
𝐃𝐂𝐑𝐏/𝐏𝐫𝐢𝐦𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞

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