SI J’ETAIS PRESIDENT DU FASO

 

Si j’étais Président du Faso, voici le message que j’adresserai à mes compatriotes.

Peuple du Burkina Faso,

Voici 6 longues années que notre peuple est confronté à une guerre d’un autre âge qui endeuille nos paisibles populations et jette dans les rues des millions de déplacés.

Voici 6 longues années qu’avec le gouvernement, nos Forces de Défense et de Sécurité, les Volontaires pour la Défense de la Patrie et toutes les autres bonnes volontés, nous tentons par tous les moyens de venir à bout de cette gangrène mais je dois reconnaitre avec vous tous que cette lutte s’est révélée plus longue et plus difficile que nous l’avions imaginée, de même que les résultats escomptés n’ont pas toujours été au rendez-vous. Et le mal a gagné en ampleur au fil des années.

Qui d’entre nous n’a pas à ce jour perdu dans cette guerre, un père, une mère, un frère, un fils un parent par alliance et j’en passe.

En dépit de nos efforts, le bilan humain comme matériel est loin d’être celui que nous avons espéré et nous comptons à ce jour plus de 2000 morts civils et militaires, de même que nous enregistrons plus de 1.500 000 déplacés, des familles entières qui ont pratiquement tout perdu et que nous sommes amenés à prendre en charge grâce à vous tous mais aussi grâce à l’aide de la Communauté Internationale.

Cette tragédie, il faut le rappeler nous a été imposée par des forces obscures et obscurantistes qui se sont jurées de ramener notre peuple à l’ère du moyen âge en nous soumettant à une guerre injuste fabriquée dans des officines et dont les visées réelles restent à ce jour inconnues.

Peuple du Burkina Faso

Si cette guerre nous est imposée de l’extérieur, l’essentiel de ceux qui plongent aujourd’hui notre peuple dans le deuil permanent et la souffrance sont des Burkinabé qui se sont laissés endoctriner au point de prendre les armes contre leurs propres frères et la nation toute entière. S’il n’est point question de stigmatiser qui que ce soit, j’invite par contre chaque Burkinabé à regarder autour de lui et à refuser désormais d’être le complice de ces hommes fussent-ils ses frères qui ont perdu tous repères, social, moral comme spirituel.

En effet aucune culture, aucune religion, aucune spiritualité de chez nous n’enseigne et encore moins n’autorise un individu à tuer aveuglément et gratuitement un de ses frères sous quelque prétexte ou motif que ce soit. Aussi, nous devons nous lever comme un seul homme contre cette barbarie même au péril de notre vie pour défendre notre nation et son peuple en faisant ensemble front face à l’ennemi. Oui, car se taire et regarder sans agir c’est être complice.

Au destin de notre peuple qui se joue en ces moments difficiles, ne tournons pas le dos et levons- nous comme un seul homme pour défendre la nation et transmette à la postérité ce pays que nos parents nous ont légué au prix de mille et un sacrifices. NON, le Burkina ne disparaitra pas avec nous à moins que nous soyons tous morts.

Le tribut que nous avons payé est déjà bien lourd et nous devons ensemble main dans la main faire en sorte que le sacrifice de tous ceux de nos soldats, de nos VDP, de nos paisibles populations civiles tombés sous les balles assassines de ces hommes sans foi ni loi ne soit pas vain.

Le Burkina Faso, notre pays longtemps perçu comme un pays de fraternité et d’hospitalité doit demeurer un havre de paix.

Aussi j’en appelle pour compter de ce jour à l’union sacrée de tous les Burkinabé de dedans comme de dehors, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux et je les invite à se mettre debout et tous ensemble comme un seul homme pour contrer et bouter hors de notre territoire cette horde de barbares et leurs commanditaires.

Si nous devons compter sur l’aide de pays amis et de la Communauté Internationale plus généralement, nous devons d’abord et avant tout compter sur nous-mêmes.

Ceci étant, il est institué pour compter de ce jour un fonds à l’effort de guerre dont les modalités de contribution vous seront présentées dans les tous prochains jours. Cette contribution à l’effort de guerre vise à faire en sorte que tous ceux qui ne seront pas mobilisés pour le front de la lutte

puissent être solidaires de ces soldats, VDP, kogolwégo, dozos et autres qui chaque jours oeuvrent au péril de leur vie à repousser et détruire l’ennemi.

De même, j’appelle tous les groupes politiques, de la majorité présidentielle comme de l’opposition, les organisations de la société civile, les communautés religieuses et la chefferie traditionnelle à une large concertation pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Dans cette lutte, nous devons taire nos divergences pour fusionner toutes nos énergies dans le seul combat du moment, celui de la défense de la patrie que nous ont léguée nos ancêtres et que nous devons transmettre intacte aux générations futures.

Pour compter de ce jour, je décrète l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire et je vous informe que des instructions ont d’ores et déjà été données aux autorités civiles et militaires pour organiser avec les populations la résistance populaire ; oui, la défense de notre patrie ne doit plus seulement être l’affaire des hommes en armes mais de tous et j’invite chaque Burkinabé à y apporter sa contribution en ayant désormais une conduite et un comportement responsables en observant strictement les consignes qui lui seront données.

Le Burkina Faso, pays des hommes intègres ne pliera pas l’échine devant l’ennemi qui qu’il soit et tous ensemble, nous vaincrons.

Kad-yoog Biiga

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