Souveraineté de l’Afrique : Me Saïd Larifou appelle à soutenir les pays de l’AES

 

L’Alliance des Etats du Sahel (AES) fait couler beaucoup d’encres et de salives, de nos jours. Grâce à l’idée commune des trois chefs d’Etat, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé en toute souveraineté de prendre leur envol. De passage au Burkina Faso, Me Saïd Larifou, Avocat et homme politique des Comores, n’a pas manqué de se prononcer sur la situation de ces trois pays dans un entretien qu’il nous a accordé le dimanche 26 janvier 2025 à Ouagadougou.

« La classe politique africaine doit soutenir les pays de l’AES », c’est ce qui a attiré notre attention au cours de cet entretien. Seuls dans leur lutte en Afrique de l’Ouest pour une souveraineté absolue sans ingérence extérieure dans leurs décisions, ces trois pays font face à plusieurs confrontations. En témoigne le retrait de ces Etats de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’où l’An I a été célébré, mardi 28 janvier. Pour l’homme de droit, c’est une nouvelle ère qui souffle sur l’Afrique, pour ne pas dire le printemps «africain». Il a appelé alors les politiques africaines à soutenir ces trois pays de l’AES et mieux, il a même formulé des vœux de réussite pour ces pays.

«Les pays africains qui sont en difficulté, qui ont des problèmes graves, qui veulent reconquérir leur souveraineté et qui sont sous la menace permanente depuis déjà des décennies par les terroristes, je parle du Burkina, du Mali, du Niger et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, nous devons les soutenir», a indiqué l’avocat. Pour lui, la classe politique africaine et les organisations africaines doivent les soutenir et « voir comment nous pourrons leur être utiles, les soutenir également. Il y a des pays qui peuvent être des leaders de l’Afrique, mais qui sont pris en otage par des terroristes. Je pense que ces pays doivent bénéficier de notre soutien. Mais cela demande aussi une forme de stratégie que nous, les organisations africaines jusqu’à maintenant, n’avons pas réussi à définir cette stratégie ».

Comment ça se fait que, ce qui se passe au Burkina Faso, au Mali et au Niger, nous ne soyons pas en mesure de leur apporter des soutiens concrets ? Se demande Me Saïd Larifou. Et de préciser : « Nous sommes là pour faire des déclarations, mais cela ne suffit pas. Une déclaration ne fait pas reculer un terroriste ». Pour lui, il faut faire mieux et proposer des actions concrètes, réfléchir sur les types d’actions concrètes à mener. En guise d’exemple, il a fait savoir qu’il y a des actions judiciaires qui peuvent être menées. Comment se fait-il que d’autres pays, lorsqu’ils sont attaqués, il y a systématiquement des saisines devant la CPI, et puis d’autres juridictions internationales ? Se questionne à nous, l’avocat.

« Mais lorsqu’il s’agit d’un pays africain qui est attaqué, aucun procès, aucune initiative judiciaire. Ça aussi, c’est une réflexion qui doit être mûrie pour être mise en pratique. Il ne se passe un mois sans qu’il y ait des attaques terroristes dans les différentes régions. Et ces attaques restent impunies alors qu’il s’agit quelquefois des attaques commandées. Ça aussi, il y a des initiatives », a soutenu l’homme de droit.

Me Saïd Larifou dit apporter son soutien aux peuples de l’AES épris de souveraineté totale et immaculée. En tant qu’Africain, il a exprimé son soutien et son adhésion aux trois pays de l’AES. « Après les événements de Bamako du mois d’août 2020 qui a vu le départ de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), j’étais à la tête d’une délégation d’organisations africaines, qui avait fait le déplacement à Bamako au mois de septembre 2020. J’avais réuni 54 pays à la place de la République à Paris avec 54 drapeaux pour soutenir nos frères et sœurs maliens. Lorsque nous-nous sommes déplacés au Mali, je savais qu’il allait y avoir un changement en Afrique. Également, lorsque j’étais au procès du Président Sankara, j’ai senti qu’il allait y avoir quelque chose au Burkina. Je voyais les choses venir au Niger aussi », a confié M. Larifou.

A l’en croire, ce changement se fera graduellement mais d’une manière irréversible. « J’ose espérer que le vent de changement qui souffle en Afrique de l’Ouest, dans les pays de l’AES, souffle aussi aux Comores et dans toute l’Afrique », a conclu l’homme droit.

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