Il se tient à Ouagadougou du 11 au 13 septembre, un atelier de renforcement des capacités des acteurs de la protection de l’enfant contre la traite des personnes. Présidée par le Secrétaire général du ministère en charge de l’Action humanitaire, la cérémonie d’ouverture de l’atelier a eu lieu dans la matinée de ce lundi 11 septembre 2023 à Ouagadougou. L’objectif de cet atelier est de renforcer les capacités des acteurs de première ligne de la protection de l’enfant sur les procédures applicables au référencement des victimes de la traite et des enfants en situation de mobilité, pour une prise en charge efficace des enfants victimes.
La traite des personnes est une pratique qui maintient les personnes en situation d’exploitation à des fins économiques et touche des millions de personnes dans le monde. En effet, ladite pratique est non seulement une grave violation des droits humains mais aussi un crime odieux. Au Burkina Faso, le phénomène touche particulièrement les femmes et les enfants, et la situation n’est pas reluisante.

Karime Zina, SG du ministère de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille
« De 2017 à 2021, 8181 cas de traite des personnes ont été interceptés parmi lesquels 93,57% étaient des enfants. Notre pays constitue à la fois un pays de départ, de transit et de destination pour la traite des personnes. Il est donc touché à un triple niveau par cette pratique« , a laissé entendre le SG du ministère de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Karim Zina. Au regard de l’ampleur de ce fléaux, il est important que les acteurs qui sont chargés de lutter contre cette pratique puissent bénéficier d’une telle formation. Il existe des textes au plan législatif et règlementaire dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes. Selon le secrétaire général, cette activité vient à point nommé car le pays « vient de se doter d’un plan d’actions national de lutte contre la traite des personnes couvrant la période 2023-2025« . A cet effet, ce renforcement de capacité est une tribune d’échange d’idées entre les acteurs sur le nouveau plan d’actions national. Karim Zina attend au sortir de ce atelier, des acteurs bien outillés sur l’identification du phénomène et qui apportent plus de contribution dans la lutte contre celui-ci.

Diego Escalona Paturel, Chef de coopération de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso
L’Union européenne est un partenaire clef du gouvernement burkinabè dans la lutte contre la traite des personnes dont les premières victimes sont des enfants. Depuis plusieurs années, l’UE soutient des actions en faveur du respect des droits des enfants. « De 2021 à 2023, l’UE a financé un projet de promotion des droits humains et de protection des enfants sur les sites d’orpaillage dans les régions du Nord et du plateau central. Ce projet a notamment permis l’accompagnement social personnalisé de 320 enfants, la réinsertion sociale de 450 enfants, le placement en formation professionnelle de 100 enfants ainsi que la mise en place d’un système d’alerte et d’information sur les droits humains« , justifie le Chef de coopération de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Diego Escalona Paturel. Beaucoup d’autres activités ont été soutenues par l’UE entrant dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes. La crise sécuritaire accentue la traite des enfants due aux fermetures des écoles qui augmentent la mobilité des enfants et qui accroissent et les exposent à la traite. L’UE entend également renforcer l’offre et la capacité d’accueil des centres scolaires et contribuer à la scolarisation des enfants hors écoles des communautés et des populations déplacées internes.
Le ministère n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude auprès de l’UE, du Centre international pour le Développement des politiques migratoires, la coopération allemande de la commission de la CEDEAO pour leurs soutiens dans le sens de la résorption de la traite des personnes. Karim Zina a enfin exhorté les participants à une assiduité lors de l’atelier afin de comprendre davantage sur le phénomène de la traite et de la mobilité des personnes.
Soyez le premier à commenter sur "Traite et mobilité des enfants : un atelier pour outiller les acteurs en premier plan de la lutte"