« Verts pâturages » est un film qui décrit et explique la période de transhumance des éleveurs peulhs du Burkina Faso. La transhumance est un déplacement saisonnier d’un troupeau en vue de rejoindre une zone où il pourra se nourrir, ou déplacement du même troupeau vers le lieu d’où il était parti. Une pratique ancestrale qu’ont héritée les peulhs éleveurs dans l’effet de permettre à leur bêtes de survivre face à la sécheresse. Dans la soirée du samedi 13 mai 2023 à l’espace Gambidi à Ouagadougou, s’est tenue la projection du film réalisé par semfilms suivi d’un atelier débat sur la question de l’état des lieux du foncier en lien avec les difficultés du pastoralisme.

Verts Pâturage est un film documentaire suivant le cycle d’une grande traversée de deux familles d’agro-pasteurs à la recherche des zones de pâturage et des points d’eau. Les familles Diallo et Sondé pratiquent encore la transhumance saisonnière pour le bien-être de leur troupeau. Une période de huit (08) mois est la durée pendant laquelle, les familles sont allées en transhumance allant début de cette pénible traversée jusqu’au retour des voyageurs. Pénible oui, mais passionnante traversée pour ces bergers burkinabè qui quittent même le Burkina pour le pays voisin, le Ghana à la recherche d’un meilleur climat pour leurs troupeaux. Le tournage de ce documentaire a pris dix (10) mois durant lesquels les réalisateurs étaient contraints de beaucoup se déplacer pour suivre les pasteurs dans leur aventure. C’est un film qui fait montre des difficultés que bravent les éleveurs afin de faire paitre leur bétail.  Cela est donc causé par la sécheresse grandissante au Burkina et au réchauffement climatique. Au Burkina, la pression foncière est l’un des éléments qui font que les éleveurs soient obligés de trouver des solutions innovantes ou de changer leur pratique d’élevage. C’est en cela que ce film documentaire tire toute sa pertinence. En effet, il devra permettre d’ouvrir le débat sur une politique foncière responsable financée par la coopération allemande du Burkina (GIZ).

« Le film parle du mode de vie des éleveurs et des différentes problématiques liées à ce mode de vie. Les éleveurs sont confrontés à d’énormes difficultés. Ce sont entre autres, les problèmes des terres, l’alimentation de leurs animaux parce qu’au Burkina Faso, nous n’avons plus assez de terres », a expliqué  Manshoud Barry, coréalisateur du documentaire. L’on parle aujourd’hui de la question de l’élevage même au Burkina. Quand on sait que l’élevage contribue à hauteur de 18% du Produit intérieur brut (PIB) et à 26% des exportations en valeur. C’est donc dire que cette activité constitue un secteur clé pour le développement du Burkina et du sahel. Il est donc important d’inviter les populations à la réflexion dans le but de trouver des stratégies pour un élevage propice et qui continue de contribuer au développement du pays.

Selon Dr Andréa Sidibé-Reikat, cheffe de projet-programme pour une politique foncière responsable de la coopération allemande de la GIZ, il s’agit à travers cette réalisation, d’œuvrer pour une politique foncière et la prévention foncière des conflits dans le monde rural. « Nous voulons conscientiser les populations rurales mais aussi urbaines sur les stratégies et les réflexions des éleveurs transhumains qui sont très souvent perçus comme des perturbateurs dans les villages. Aussi, c’est pour montrer les synergies entre les agriculteurs et les éleveurs transhumains », a laissé entendre madame Sidibé. L’une des grandes difficultés dans la réalisation, est la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso. Entre zones à accès difficiles et déplacements inquiétants, le film finit dix mois après, avec succès.

Le film sera présenté dans toutes les 13 régions du Burkina Faso et notamment dans 40 localités. Des ateliers se tiendront dans toutes ces régions pour donner la parole aux populations, avoir leur opinion et leur adhérence à toute politique foncière qui sera adoptée.