Face à la presse allemande représentée par la Deutsche Welle le jeudi 21 février 2019, le Chef de l’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré affirme combattre le terrorisme en collaboration avec l’Allemagne, tout en confirmant que l’ex président Blaise Compaoré aurait eu des liens avec des terroristes. Lisez plutôt les échanges lors de cette interview !

“Nous devons en même temps combattre le terrorisme, tout en assurant l’aguerrissement de nos soldats” , a laissé entendre le président Kaboré. A l’en croire, ils travaillent dans ce sens avec l’appui qui a porté dans la coopération avec l’Allemagne dans la consolidation de l’armée burkinabè.

Deutsche Welle (D.W) : Il y avait le RSP, vous ne regrettez pas l’absence de ce régiment ?

Roch Kaboré (R.K) : Vous savez le RSP, on en parle beaucoup mais comme je dis, l’expérience nous montre que c’est un tigre à papier. Puisque, la preuve, le RSP c’était pour la défense du pouvoir de Blaise Compaoré et non pour la défense du territoire burkinabè.

D.W : Vous parlez, vous-même, de votre prédécesseur Blaise Compaoré. Il y a des rumeurs que l’ex président burkinabè aurait eu des liens avec des terroristes et que c’est justement à cause de sa chute maintenant que le Burkina Faso souffre du terrorisme.

R.K : Qu’il eût des liens, je pense que ce n’est pas des rumeurs, c’est un fait établi. Est-ce la raison pour laquelle ? Mais le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale pendant des années parce que quelque part, nous avions un deal qui était là, ça me semble évident. D’autant plus que je dois rappeler qu’après le départ de Blaise Compaoré, les élections, à peine nous avons mis le 12 janvier le gouvernement en place que le 15 nous avions le premier attentat au Burkina Faso. Et depuis lors, nous sommes dans une activité anti-terroriste dont l’objectif, c’est de nous empêcher de travailler.

D.W : Puisque vous dites qu’avec Blaise Compaoré, il y avait un deal, pourquoi ne pas solliciter ses conseils aujourd’hui ?

R.K : Si les conseils c’est de nous amener à faire de deal avec le terrorisme pour des trafics, je pense que c’est un mauvais conseiller pour nous.

D.W : Est ce que vous confirmez aussi à ce moment-là, que des leaders terroristes sont venus chez vous, vous réclamer les voitures qu’ils avaient commandées à votre prédécesseur ?

R.K : Je confirme. J’ai dit non, je ne suis pas informé de ces commandes donc par conséquent, vous pourrez aller réclamer ces voitures à qui de droit qui est en Côte d’Ivoire. Il vous dira où elles se trouvent mais moi, je n’étais pas dans ces deals là.

D.W : Et comment, ils ont réagi ?

R.K : “Je ne sais pas. Nous, notre conversation s’est arrêtée là” , a répondu le président du Faso avec un sourire aux lèvres.