18 octobre 2007-18 octobre 2016 : Cela fait 9 ans que la légende du reggae africain n’est plus

Qui était Lucky Dube, qui l’a assassiné?

Lucky Philip Dube (prononcé doo-bay) (3 Août 1964-18 Oct 2007) était un chanteur de reggae Sud Africain et un artiste très engagé. Il a été assassiné  au cours d’une tentative de vol de sa voiture dans la banlieue de Johannesburg le 18 Octobre 2007 .

543499-3121«As-tu jamais songé que tu pouvais quitter ta maison et rentrer chez toi dans un cercueil ?», chantait-il en 2001, dénonçant la hausse de la criminalité. «Lucky» a toujours placé les maux de son pays au cœur de sa musique. Sans savoir que sa vie même allait en devenir le symbole. A commencer par ce surnom qui semble aujourd’hui si mal choisi : «Lucky» Philip Dube le doit au miracle de sa naissance, après plusieurs fausses couches de sa mère, qui était une femme très pauvre.Né en août 1964, Lucky connaîtra l’enfance classique d’un petit Noir pauvre sous l’apartheid.

 Elevé par une mère restée seule suite au départ du père, alcoolique. Après s’être distingué au sein de la chorale de l’école, Lucky se lance à 18 ans et se fait connaître par la musique zouloue traditionnelle, le «mbaqanga». Cinq albums suivront, jusqu’à la découverte du reggae et de la combinaison unique qu’il offre en associant des messages politiques et des airs populaires. Mais dans l’ Afrique du Sud des années 80, le reggae est inexistant. Un premier album, Rastafarian Never Die, sorti alors que le pays est placé sous état d’urgence, sera censuré par la radio sans connaître pour autant le succès. Lucky Dube rencontre son public dès son deuxième album Think About the Children en 1985. Pendant dix ans, son reggae mélodieux et swinguant va contribuer à dénoncer les abus de l’apartheid bien au-delà des frontières de son pays.

En 1989, Prisoner devient un hit mondial, 100 000 copies de l’album seront vendues en seulement cinq jours. En 1991, House of Exile rend hommage aux combattants anti-apartheid et surtout au premier d’entre eux, Nelson Mandela. Devenue une star internationale Lucky Dube chantera avec Sting, Peter Gabriel et… Céline Dion. Pourtant le combat politique n’effacera jamais les préoccupations du quotidien dans l’inspiration de ce rastafari qui ne buvait pas, ni ne fumait. Dans Slave, il dénonçait les ravages de l’alcoolisme. Dans son dernier album, Respect, il appelait ses compatriotes à cultiver le respect mutuel. «Sans se soucier des dollars et du bling bling», chantait-il. Raté, Lucky, tué un soir juste pour une Chrysler grise.

Les trois hommes responsables de sa mort ont été condamnés jeudi 2 avril 2009 à la prison à vie par le tribunal de South Gauteng. Pour leur défense, les prévenus ont déclaré l’avoir pris pour un Nigérian…

le chanteur avait été abattu par ces jeunes hommes après qu’ils aient tenté de voler sa voiture le 18 octobre 2007. La scène s’était déroulée sous les yeux de ses deux enfants, alors adolescents, dans un quartier au Sud de JohannesburgSon assassinat est une perte inestimable pour la musique africaine. Lucky Dube était l’une des consciences de ce continent éprouvé par la pauvreté et l’injustice sociale. Sa musique a éveillé la conscience de la jeunesse africaine même si son message a toujours été universel comme l’essence de la musique. Son immense œuvre le rend immortel. D’ailleurs ne disait-il pas, dans une chanson, que « le vrai rasta ne meurt jamais »?

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