Millennium Challenge Corporation (MCC): 2 ans pour formuler le second Compact, 5 ans pour la mise en œuvre

L’Unité de Coordination de la Formulation du second Compact du Burkina (UCF-Burkina) organise une série d’ateliers d’information, de concertation et d’échanges depuis le jeudi 29 juin 2017 à Ouagadougou pour mobiliser, impliquer et informer tous les acteurs sur le processus de formulation de ce deuxième Compact dont le Burkina bénéficie de la part du gouvernement américain.

Le Millennium Challenge Corporation (MCC) en bref

Le Millennium Challenge Corporation (MCC) est une agence gouvernementale américaine créée en janvier 2004 pour la gestion d’un Fonds américain dénommé le Millennium Challenge Account (MCA) afin d’assurer l’efficacité de l’aide publique américaine au développement en établissant des partenariats avec les pays qui ont une certaine performance dans les trois domaines suivants :

  1. bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques,

  2. création d’un environnement favorable à l’initiative privée,

  3. engagement de l’Etat à faire des investissements conséquents dans le capital humain.

Le Millennium Challenge Corporation (MCC) a fait de son credo « la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique ».

Rappelons que le Burkina Faso a déjà bénéficié de ce fonds en 2006 et a signé, le 14 juillet 2008, une convention de subvention dénommée « Millennium Challenge Compact » (le Compact).

Ce premier Compact a été mis en œuvre du 31 juillet 2009 au 31 juillet 2014 par le Millennium Challenge Account – Burkina Faso (MCA-BF), entité administrative créée à cet effet par le Gouvernement burkinabè.

Le Burkina Faso a été sélectionné pour un deuxième Compact par le Millennium Challenge Corporation (MCC) en décembre 2016. Voici, de façon exhaustive, ce qui a été fait jusque-là. 

Depuis cette sélection du Burkina au 2e Compact, plusieurs activités ont été réalisées dont les principales sont les suivantes :

  • la création de l’Unité de Coordination de la Formulation de ce deuxième Compact (UCF-Burkina) en mars 2017 ;

  • la nomination du Coordonnateur National de l’UCF-Burkina, de l’Economiste principal ainsi que des quatre autres experts en avril et mai 2017 ;

  • la signature de l’accord initial de subvention de 750 000 dollars US entre le gouvernement des Etats Unis et celui du Burkina le 19 avril 2017, en vue d’appuyer le Gouvernement à la prise en charge du personnel pour l’élaboration du deuxième Compact ;

  • la définition du calendrier d’élaboration du Compact en avril 2017 en accord avec le MCC qui était en mission à Ouagadougou du 24 avril au 05 mai ;

  • la tenue des consultations préliminaires avec les parties prenantes de ce deuxième Compact, en avril et mai 2017 ;

  • l’élaboration des drafts zéro (V0) des huit (8) chapitres qui composent l’analyse des contraintes, première étape de la formulation du compact ;

  • l’organisation d’échanges entre le MCC et l’UCF-Burkina pour la maturation des huit (8) chapitres, en mai et juin 2017 ;

  • l’organisation de l’atelier du 29 juin 2017 pour la mobilisation et l’information des acteurs sur le processus d’élaboration du Compact et sur le niveau d’avancement de l’exercice au niveau du Burkina.

  • Les réunions du Groupe de travail sur l’approfondissement de l’analyse diagnostique des contraintes à l’investissement privé et à la croissance économique les 20, 21, 24 et 25 juillet 2017 à la DG-COOP avec les parties prenantes intéressées.

Le second Compact et le PNDES 

Le lien entre le Compact et le PNDES fait l’objet de préoccupations de beaucoup d’acteurs. Cette cohérence est déjà établie de façon structurelle dans notre démarche. En effet, la démarche suivante a été menée : nous avons fait l’analyse de cohérence entre les huit (8) chapitres de l’analyse des contraintes et les axes, les contraintes et les objectifs spécifiques du PNDES.

Le résultat qui ressort c’est que tous les 8 chapitres concordent avec des objectifs spécifiques précis du PNDES. Quel que soit donc le choix du secteur d’intervention, nous sommes assurés que ce choix correspondra à au moins un objectif spécifique du PNDES.

Voici la démarche de formulation du second Compact du Burkina Faso (de la sélection à la mise en œuvre sur le terrain en passant par l’élaboration proprement dite, etc.).

Cette clarification de la démarche est importante car nous notons que les attentes sont fortes en termes de satisfaction des besoins des acteurs. Nous comprenons l’urgence des attentes de nos parties prenantes mais dans le processus d’élaboration du deuxième Compact, il y a des étapes incontournables qui ont été définies, essentiellement au nombre de quatre (4) :

  1. Mener une analyse préliminaire qui consiste en une analyse des contraintes pour identifier formellement les contraintes fortes à la croissance économique (échéance : août 2017). Rappelons-nous que les projets du MCC sont conçus pour lever les contraintes structurelles et majeures qui freinent la croissance économique.

  2. Prendre les contraintes les plus fortes qui auraient été identifiées et mener un diagnostic approfondi des problèmes, c’est-à-dire une analyse causale (examen minutieux de l’ensemble des problèmes, des difficultés des acteurs dans ce secteur, esquisse de pistes de solution,…) ; c’est ce diagnostic qui va permettre de mettre le doigt sur les actions les plus pertinentes à mener pour lever ou atténuer ces contraintes (échéance : janvier 2018).

  3. Définir et choisir les types de projets qui vont permettre de mieux régler les grands problèmes identifiés (échéance : août 2018).

  4. Connaissant maintenant et ayant choisi les projets, il faut lancer des analyses de faisabilité et de rentabilité de chacun des projets, y compris les études environnementales. Il faut, en effet, montrer en quoi le projet sera rentable et qui justifie qu’on y mette les ressources et cela prend un certain temps pour réunir les données nécessaires afin d’apprécier la rentabilité, la faisabilité et les impacts environnementaux dudit projet (échéance : avril 2019). A terme, c’est cet ensemble cohérent de projets qui va constituer le second Compact.

Puis, il s’agira de négocier avec la partie américaine (conditions techniques et juridiques, budget, etc.) et de procéder à la signature (échéance : juin 2019) pour une mise en vigueur sur le terrain.

La réalité, c’est que l’UCF-Burkina et le partenaire américain travaillent à accélérer ces étapes puisque notre pays est en concurrence, pour le partage des fonds du MCC, avec deux autres pays : la Tunisie et le Sri Lanka.

Plus concrètement, qu’est-ce-que l’Analyse des contraintes et pourquoi huit (8) chapitres pour cette analyse des contraintes ?

Fondée sur des faits (données nationales et internationales, preuves empiriques), l’analyse des contraintes est une phase d’analyse préliminaire largement adoptée par la Banque mondiale et d’autres organismes de développement. Elle utilise « l’arbre de diagnostic » pour examiner l’économie du pays et suppose que l’investissement privé est la clé de la croissance économique durable.

Les 8 chapitres sur lesquels travaille l’UCF-Burkina répondent à un souci de compréhension des contraintes à l’investissement privé et à la croissance économique dans notre pays.

En effet, le MCC est fondée sur l’hypothèse que c’est le secteur privé qui crée la richesse et, par conséquent, c’est l’acteur majeur de la croissance économique.

Il ressort essentiellement que l’analyse de ces 8 chapitres devrait mettre le doigt sur les contraintes les plus fortes à la croissance économique et de faire des choix de projets les plus structurants. Les 8 chapitres se déclinent comme suit :

  • Chapitre 1 : « Pauvreté et croissance »

  • Chapitre 2 : « Financement de l’économie»

  • Chapitre 3 : « Risques macro et distorsions »

  • Chapitre 4 : « Risques micro »

  • Chapitre 5 : « Distorsions des marchés en matière d’innovations »

  • Chapitre 6 : « Capital humain »

  • Chapitre 7 : « Infrastructures »

  • Chapitre 8 : « Capital naturel ».

Voici les critères d’investissement du MCC

Les projets éligibles pour le Compact doivent être à l’intersection de six (6) critères :

  1. réduire les principaux freins à la croissance,

  2. avoir un taux de rentabilité économique élevé (au moins 10%),

  3. avoir une durabilité à long terme,

  4. pouvoir être mis en œuvre dans un délai de 5 ans,

  5. avoir un profil de risque gérable,

  6. avoir un impact sur les pauvres.

Dans ce processus pour aboutir aux projets du second Compact, voici les difficultés majeures que nous rencontrons. 

  • Il y a le déficit de la quantité et la qualité des données : pour analyser les contraintes, comprendre les problèmes, il faut de l’information en quantité et en qualité qui permette de mener les analyses les plus pertinentes.

  • Les lourdeurs administratives, concernant notamment l’accès rapide aux données pour avancer les analyses, retardent le travail de l’UCF-Burkina.

  • Le « faible » engagement des acteurs dans ce processus : cet engagement est nécessaire, car pour que cette démarche soit pleinement participative et inclusive, il faut que les acteurs participent véritablement à des niveaux décisionnels dans les différentes rencontres. Nous avons donc besoin de l’appui diligent de chacun des acteurs que vous êtes !

Le Compact est un processus de participation et d’engagement de tous les acteurs.

Le Compact se veut inclusif et cette inclusion implique toutes les composantes, les couches de la société qui devraient y être représentées. Nous mettons en place un processus de participation et d’engagement des acteurs dans toutes les étapes du processus d’élaboration.

Nous avons recruté une Spécialiste Genre et inclusion sociale qui veille, non seulement, à ce que les iniquités du type genre soient pris en compte dans l’étape des analyses, mais aussi à ce que l’inclusion des femmes, des jeunes, des personnes handicapées, des personnes du 3e âge, des indigents, etc. soit assurée dans les différentes étapes du processus d’élaboration.

Véritablement, toutes les composantes sociales, y compris les groupes vulnérables, devraient avoir leurs intérêts pris en compte dans le processus.

Qui sont les parties prenantes du second Compact du Burkina ?

L’UCF-Burkina a pour ambition de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes du Compact à savoir :

  • le Premier Ministère (tutelle de l’UCF-Burkina) ;
  • le Ministre des Infrastructures (Point focal du Gouvernement pour l’élaboration du second compact) ;
  • Le Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement ;
  • les ministères et institutions ;
  • le secteur privé (organisations et entreprises) ;
  • les organisations de la société civile ;
  • les Partenaires Techniques et Financiers ;
  • les médias nationaux (publics et privés) ;
  • l’Ambassade des USA au Burkina Faso ;
  • Le MCC et ses partenaires.

Un appel aux acteurs, parties prenantes, du second Compact du Burkina. 

L’UCF-Burkina invite les différents acteurs (quel que soit leur positionnement) à prendre part véritablement à ce processus. Nous sommes ouverts à écouter les uns et les autres, à prendre en compte leurs contributions et cela commence maintenant à l’étape du diagnostic.

Nous souhaitons que l’ensemble des acteurs puissent mettre à notre disposition les informations qui nous permettent de mettre en évidence les contraintes fortes qu’il y a dans chacun de leurs secteurs, de telle sorte que l’identification des problèmes fasse ressortir véritablement leurs préoccupations ; lesquelles préoccupations pourraient être prises en compte plus tard au moment de la structuration des projets à conduire.

Unité de Coordination de la Formulation

du second Compact du Burkina (UCF Burkina)

Office phone +226 25 49 75 75

 

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