Application de l’IUTS : Des échanges sur la justice et l’équité fiscale au Burkina Faso

 

S’est tenue mercredi à Ouagadougou, une conférence publique portant sur la justice et l’équité fiscale au Burkina Faso. Une rencontre organisée par l’hebdomadaire “l’économiste du Faso“ sous le thème : « IUTS et justice sociale : regards croisés entre contribuables, universitaires et praticiens. » Sur le présidium, ce sont deux panélistes qui ont, de long en large, donné leur point de vue sur la question.

Appliqué depuis 1970 au niveau du privé, l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) fait couler beaucoup d’ancres et de salives au Burkina Faso ces derniers temps. Cela, à cause de la volonté du gouvernement de l’étendre également sur les salaires des agents publics. C’est pourquoi ce mercredi 22 janvier 2020, l’économiste du Faso a organisé une conférence publique sur l’application de l’IUTS. Cependant, l’application de cet impôt sur les travailleurs, était au menu des échanges entre deux panélistes. Il s’agit d’un fiscaliste de formation, Daouda Diallo et d’un syndicaliste, Toussaint Bationo de la CNTB. Toutefois, il faut noter que le monde syndical est divisé sur la question de l’IUTS dont le syndicat libre et indépendant représenté ce matin, et la CGTB qui n’a pas pris part à cette conférence. A la phase d’intervention du public, il ressort que le débat aurait été plus intéressant si l’autre partie (CGT-B) était aussi représentée. Selon les propos de Abdoulaye Tao, directeur de publication de l’hebdomadaire, c’est une première fois et le public espère que les prochaines fois, les parties qui s’opposent soient représentées. Aussi, le MINIFID qui était attendu à cette conférence, s’est excusé aux derniers instants.

Selon Daouda Diallo, l’IUTS devrait être appliqué à tous dans le respect de quelques principes. Principes parmi lesquels il cite ceux de l’égalité, de la solidarité, de la légalité et d’équité qui sont des questions essentielles. « L’impôt est un facteur d’union autour des objectifs majoritairement admis dont la mise en œuvre permet le maintien harmonieux de la vie en société », explique monsieur Diallo. Pour sa part, lorsqu’il y a une loi, tous les Burkinabè y sont soumis. « Ailleurs, qui que tu sois, 25% de ton salaire est retenu. Mais ici, personne ne veut payer et tout le monde veut tout », lance-t-il avant de poursuivre que chacun de sa capacité, doit contribuer pour un climat social apaisé.

A la question de savoir l’appréciation de la mesure prise, le représentant des syndicats libres et indépendants rétorque que « la mesure bien qu’elle ne soit pas la réponse à la revendication syndicale, est acceptable et peut être améliorée. » Cette partie syndicale demande l’exonération au niveau du public, le parapublic et le privé.

Pour Toussaint Bationo, il s’agit d’une revendication qui vise à obtenir un avantage qui n’est pas un droit. Et non d’une réclamation qui est un droit mais qui n’est pas encore opérationnelle. La réponse du gouvernement est la suivante citée par monsieur Bationo : le gouvernement ne peut pas consentir à une exonération totale qui conduirait à une diminution des recettes fiscales insoutenables, et une défiscalisation presque totale des revenus du travail dans un contexte de crise. « La loi est dure, mais reste la loi et s’applique à tous », a déclaré le représentant des syndicats.

Le citoyen a besoin qu’on lui explique la cause de la retenue d’un certain pourcentage sur son salaire. Le peuple aura besoin qu’on lui dise la destination de ses retenues mais aussi à qui vont-elles profiter. Pour un climat social apaisé, il est important de trouver un terrain d’entente avant toute application, afin d’éviter les frustrations et les rancunes.

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