La centrale thermique Bobo II contribue à hauteur de 10 % de la demande nationale du Burkina Faso en électricité (au niveau du réseau national interconnecté). C’est l’une des grandes centrales de la SONABEL, avec une puissance installée d’environ 69 mégawatts. Actuellement (ndlr avril 2025), la puissance exploitable est d’environ 46 mégawatts. Le 28 mars 2025, des journalistes et des leaders d’associations ont effectué une visite guidée de la centrale et du poste de dispatching dans le but de découvrir cette infrastructure, de connaître les réalités des agents sur le terrain et de savoir, par la même occasion, les ambitions de la société nationale de l‘électricité.
Casque de protection sur la tête, bouchons aux oreilles pour se protéger du fort bruit des machines en marche, caméra, micros, dictaphones et calepins en main, les journalistes venus de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Batié, Dédougou, Diébougou, Gaoua et Orodara, ainsi que des leaders d’associations, sont dans la vaste cour qui abrite la centrale thermique Bobo II. En uniforme bleu agrafé du logo de la SONABEL, des agents sont en plein travail pour assurer la fourniture de l’électricité.
Avec des machines en récupération, certaines en maintenance, la centrale thermique Bobo II est l’une des plus importantes du réseau de distribution. Selon le chef de département position thermique des agences commerciales, Félix Sawadogo, les équipes travaillent jour et nuit dans des conditions assez difficiles pour que cette centrale puisse donner le maximum de ses capacités. En ces temps de forte demande, la SONABEL fait des efforts pour réveiller les machines qui sont à l’arrêt, effectuer de grandes maintenances et assurer au quotidien la santé des machines afin qu’elles produisent suffisamment d’énergie. Tout cela se fait grâce à un accompagnement efficace du gouvernement du Burkina Faso. « Il y a des projets d’urgence que la SONABEL a initiés pour pouvoir augmenter l’offre et la capacité de production de la centrale. À la centrale thermique de Bobo II, les travaux ont permis d’augmenter la production de 14 mégawatts à la date du 29 mars 2025. Ce qui est fait devrait permettre à la SONABEL d’avoir une certaine constance dans la fourniture de l’électricité », a soutenu M. Sawadogo. Il a également confié qu’une centrale d’une capacité de 26 mégawatts est en cours d’implantation. « Dans les jours à venir, le chantier va fortement démarrer et permettra d’augmenter la capacité de la centrale de 26 mégawatts », a confié Félix Sawadogo.
La visite a commencé par l’ancienne salle des machines sous la supervision du responsable de service position thermique, Bobo Traoré Inoussa. Elle comporte cinq groupes dont le premier a été installé en 1987 et qui donne chacun une puissance d’installation de 3 mégawatts. Cette salle produit un total de 15 mégawatts.
Ensuite, les visiteurs se sont dirigés vers la nouvelle salle des machines où les équipements ont été installés en 2015, avec une puissance d’installation de 10 mégawatts pour chaque moteur, au nombre de quatre. Cela signifie que cette nouvelle salle des machines produit 40 mégawatts.
Les visiteurs montent au premier niveau où se trouvent les chaudières. Ces chaudières sont importantes, car elles permettent la consommation normale du combustible. Là, la chaleur est intense avec une forte température par endroits.
Le module de conditionnement permet de bien traiter le combustible afin que le moteur puisse l’aspirer dans les meilleures conditions. Le local séparateur, quant à lui, sert à nettoyer le combustible que la SONABEL achète auprès de la Société nationale d’hydrocarbures (SONABHY) afin que les moteurs puissent le consommer normalement. Les journalistes et les leaders d’associations ont assisté au dépotage des camions-citernes, livrés par la SONABHY à la demande de la SONABEL, afin que les groupes puissent fonctionner 24h/24. Ce qui permet aux abonnés d’avoir de l’énergie en permanence.
La visite s’est terminée dans la salle de commande. C’est à partir de là que la totalité des 9 groupes et de tous leurs auxiliaires sont contrôlés. La tour de contrôle surveille tous les paramètres électriques à l’aide des radios reliant les agents de la tour et les techniciens sur place.
La visite du 28 mars à Bobo II fait suite à celles des 19 et 20 mars des centrales de Kossodo et Ouaga II. Ces expériences enrichissantes ont permis aux hommes de médias de côtoyer les hommes et les femmes de terrain de la SONABEL, partageant leurs difficultés et préoccupations.
La SONABEL fait de son mieux pour assurer aux Burkinabè la fourniture de l’électricité. Les journalistes ont été plongés dans la peau d’agents de la SONABEL à Ouaga et à Bobo, découvrant tous les efforts déployés pour garantir l’électricité. Mais comme on le dit, « la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a ». Cette société a besoin de l’accompagnement de tout le peuple du Burkina Faso afin de pouvoir respecter ses engagements. Comment ? Tout simplement en faisant attention aux installations de la SONABEL. La plupart des pannes constatées sur les lignes sont dues à l’action de l’Homme, qui perturbe, compromet les efforts et impacte le transport ainsi que la distribution de l’électricité. Par exemple, un incident majeur a été causé par une manutention imprudente d’une grue. En manipulant le pont, le grutier a accidentellement arraché un câble haute tension de la SONABEL, entraînant une coupure d’électricité partielle à Bobo-Dioulasso. L’incident a provoqué des étincelles et un incendie qui a endommagé des biens, notamment un hangar voisin. Cet événement met en lumière les conséquences des comportements humains imprudents sur les installations électriques. De plus, la présence illégale de populations dans des zones à risque aggrave le danger.
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Les journalistes et les membres de la société civile ont également visité le poste de dispatching de la SONABEL, l’un des maillons essentiels du réseau électrique national. Ce poste, véritable centre névralgique de la répartition de l’énergie, joue un rôle clé dans l’acheminement de l’électricité vers les consommateurs. Selon Seydou Sanou, chef du poste, l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire permet de recevoir une tension de 225 000 volts. Cette tension est ensuite abaissée à 33 000 volts avant d’être redistribuée en Haute Tension A (HTA) pour alimenter les différentes zones de consommation. Cette visite a permis aux participants de mieux comprendre le fonctionnement du réseau électrique et les enjeux liés à la distribution de l’énergie au Burkina Faso.
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