Dans le cadre de la caravane de presse organisée par la direction de la communication du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les Hommes de médias ont pu visiter ce mardi 09 août 2022, l’Unité de recherche clinique de Nanoro (URCN) située à 85km de Ouagadougou.
Cette visite sur le terrain a pour objectif de rendre visibles les actions des chercheurs tout en permettant aux journalistes de constater les différents résultats des recherches. C’est d’ailleurs ce qui a permis de découvrir le Candidat R21 qui est un vaccin de nouvelle génération contre le paludisme.
Selon le Pr Halidou Tinto, chef de l’URCN, le candidat vaccin R21/Matrix M, après le vaccin RTS,S/AS01, pourrait être le vaccin antipaludique de deuxième génération attendu par l’OMS avec une efficacité de 75%. Soulignant que le vaccin RTS,S recommandé aujourd’hui par l’OMS pour une utilisation mondiale, a une efficacité assez modeste de l’ordre de 30% sur quatre ans, Pr Tinto pense que c’est une efficacité intéressante mais pas suffisante au regard de l’ambition visée pour éliminer le paludisme à l’horizon 2030.
« C’est pourquoi après RTS,S, notre équipe en collaboration avec ses partenaires, a entrepris de travailler sur une molécule de deuxième génération qu’on appelle le R21 qui nous a rapporté des résultats jamais rapportés sur le plan mondial en matière de recherche sur le vaccin du paludisme et qui a aussi une efficacité de 77% sur une année », a-t-il expliqué et d’ajouter : « Nous continuons le suivi des enfants sur deux ans à qui nous avons administré une dose de rappel. Et bientôt, vous aurez les résultats à la fin de ce mois d’août ».
L’objectif pour Pr Tinto et son équipe, c’est d’accélérer l’agenda du développement de ce produit. C’est pourquoi ils ont, parallèlement à la phase 2, initié une phase 3 où ils ont inclu d’autres pays en plus du Burkina notamment, la Tanzanie, le Mali et le Kenya avec pour objectif de reproduire une efficacité supérieure à 75% comme celle connue en phase2. Il a précisé qu’ils auront les premiers résultats de cette phase3 bientôt en septembre (les six premiers mois). « Et si nous avons une tendance à aller vers ce qu’on a obtenu en phase2, éventuellement ce vaccin pourrait être déjà déployé à l’horizon 2023 chez les 250 000 premiers enfants du Burkina Faso qui seront vaccinés et suivis », a-t-il souhaité.
Par ailleurs, le chef de l’URCN a saisi cette occasion pour demander à l’Etat Burkinabè de s’investir davantage pour accompagner les chercheurs dans leurs activités de recherche, notamment sur le plan financier. En rappel, l’URCN est une unité spécialisée de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du CNRST, qui s’est spécialisée dans la recherche clinique.
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