Burkina Faso : Les ex-travailleurs de la SMB interpellent le gouvernement sur leur situation précaire 

 

Le collectif des ex-travailleurs de la Société des Mines de Bélahouro (SMB) d’Inata était face à la presse dans la matinée de ce samedi 1er février 2025 à Ouagadougou. À travers cette rencontre, le collectif a interpellé le gouvernement sur sa situation et exprimé son souhait de voir l’État régulariser son dossier.

 

Après huit ans d’attente et plusieurs décisions de justice en leur faveur, les ex-travailleurs de la Société des Mines de Bélahouro (SMB) réclament toujours le paiement de leurs droits. Face à l’inaction de l’entreprise et aux décisions administratives ayant compliqué la liquidation de la société, ils sollicitent aujourd’hui l’appui du gouvernement pour obtenir réparation et assurer leur survie ainsi que celle de leurs familles.

Licenciés collectivement en mai 2017, les 483 ex-employés de la SMB ont mené une longue bataille judiciaire pour obtenir leurs indemnités. Entre 2019 et 2022, plusieurs décisions de justice ont condamné l’entreprise à leur verser les sommes dues, incluant une sentence arbitrale s’élevant à 900 millions de francs CFA. En tout, le montant global de leurs droits s’élève à plus de 8 milliards de francs CFA.

Cependant, malgré ces victoires judiciaires, la SMB a multiplié les manœuvres dilatoires pour éviter de payer. Face à cette situation, les ex-travailleurs ont obtenu en juillet 2022 la liquidation de la société, une procédure qui aurait dû permettre le règlement de leurs créances.  Alors que la liquidation suivait son cours, l’État burkinabè a, en février 2023, retiré le permis d’exploitation de la SMB, rendant ainsi plus difficile le recouvrement des sommes dues. Estimant que cette décision engage la responsabilité de l’État, les ex-travailleurs ont saisi l’Agence Judiciaire de l’État (AJE) afin d’obtenir réparation. Une procédure administrative est actuellement en cours devant le tribunal administratif.

Seydou Tamboura, porte-parole du collectif des ex travailleurs de la SMB

La situation des ex-employés ne cesse de se dégrader. Depuis 2017, une trentaine d’entre eux sont décédés, une vingtaine souffrent de maladies graves, et des centaines se retrouvent dans une précarité extrême. Les familles, veuves et orphelins, peinent à subvenir à leurs besoins élémentaires, notamment l’éducation des enfants et les soins médicaux. « Beaucoup de nos camarades souffrent en silence du fait de la misère et de la pauvreté depuis la fermeture de la mine d’Inata. Les veuves et les orphelins sont dans des conditions misérables », a soutenu Seydou Tamboura, porte-parole du collectif des ex travailleurs de la SMB.

Issa Zabré, ex travailleur de la SMB

Issa Zabré, un du collectif a laissé entendre que leur situation est un cas social. « Notre situation est un cas social. Nous demandons à l’Etat d’intervenir au nom de la protection sociale parce que nous souffrons beaucoup » a-t-il indiqué. Conscients des défis sécuritaires et économiques que traverse le Burkina Faso, les ex-travailleurs de la SMB saluent les efforts du gouvernement, mais demandent également une prise en compte de leur situation. Ils sollicitent une intervention rapide pour le paiement effectif de leurs droits, des mesures pour leur réinsertion sociale et professionnelle.

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