Burkina Faso : Regard sur le maillon de production de la filière karité

 

La filière karité au Burkina Faso promet un avenir radieux, vu son importance dans les chaines alimentaire et cosmétique. Quand on s’intéresse à cette filière, l’on se rend compte qu’il y a plusieurs étapes à suivre, comme bien d’autres filières. Il s’agit notamment de la chaine de production, la chaine de transformation et la chaine de commercialisation. Au niveau de la chaine de production, il faut noter que les principales actrices sont des femmes, généralement issues des provinces et villages. Mais le volet qui nous intéresse ici est la chaine de production de la filière karité au Burkina Faso.

La filière karité est très importante pour le Burkina Faso. Le karité représente le quatrième produit d’exportation au Burkina Faso après l’or, le coton et l’élevage. Il constitue une source particulière de revenus pour les femmes qui occupent une place prépondérante dans l’un des maillons essentiels de la filière. Il s’agit du maillon de production par quoi, tout découle. Il existe beaucoup d’associations qui exercent dans la chaine de production de la filière karité. C’est l’exemple de “l’interprofession table filière karité” qui dispose d’un maillon de production, de transformation et de commercialisation.

Antoinette Ouédraogo/Thiombiano: responsable du maillon de production de l’interprofession table filière karité

L’importance de l’arbre à Karité

 

Antoinette Ouédraogo/Thiombiano est la responsable du maillon de production de l’interprofession table filière karité. Le maillon production constitue l’étape de la collecte des amandes de karité sur une période de 3 à 4 mois. La ressource la plus chère de ce maillon est essentiellement l’arbre à karité. L’arbre à karité ou vitellaria paradoxa est une espèce d’arbre tropicale de la famille des sapotacées, originaire des savanes d’Afrique de l’Ouest et Centrale. La majorité des femmes burkinabè (surtout rurales) ont pour activité, la collecte des noix de karité. Non seulement pour vendre et se faire de l’argent mais aussi les transformer en beurre de karité pour leurs propres besoins alimentaires. Elles sont organisées soit en famille, par groupement, par société ou encore individuellement, pour la collecte des noix et ensuite les transformer en amandes de karité. « Le maillon production regroupe près de 90% des membres de la filière, qui sont en majorité des femmes. Il y a différentes manières de collecter les amendes de karité. C’est de la bonne collecte d’amende que découle le bon produit fini. Mais comme ce n’est pas une ressource permanente, il faut avoir une bonne stratégie de stockage avant de passer à la transformation », a fait savoir Antoinette Ouédraogo/Thiombiano.

La production est le plus important volet de la chaine

Cependant, le volet production qui est le plus important de la chaine, rencontre beaucoup de difficultés. La plus grande difficulté est liée au manque progressif de l’arbre producteur du karité, encore appelé arbre à beurre. En effet, l’arbre à karité se fait de plus en plus rare, dû au manque de forêts, entre autres. Le Burkina Faso perd 274 145 hectares de terres de forêt chaque année. Qui parle de perte de terres, parle de diminution et de disparition d’espèces dont fait partie l’arbre à karité. Cet arbre qui commence sa production des fruits après 15 à 20 ans, atteindra sa pleine production entre 40 et 50 ans et pourra vivre jusqu’à 400 ans. Ainsi, pour avoir du karité aujourd’hui, il faut avoir planté l’arbre il y a 15 à 20 ans. C’est pour expliquer combien précieux sont ces arbres, qui méritent d’être bien entretenus. A cela, s’ajoutent les moyens de transport des amandes quittant les brousses vers les concessions. Aussi, selon dame Ouédraogo, il faut citer l’affrontement des dures réalités liées aux serpents, scorpions et autres animaux dangereux pour les producteurs.

Quelques solutions pour le bon déroulement de cette activité

Pour elle, il faut revoir les moyens de collecte des amandes, s’en suivent les moyens de conservation. « Idéalement, il leur faut des salles bien construites pour leur permettre de conserver efficacement les amandes et ne pas les stocker dans leur salon de maison. Cela permet d’éviter que les moisissures attaquent les produits », a confié Antoinette Ouédraogo/Thiombiano. Il faut souligner que la situation sécuritaire fait que beaucoup de femmes ne peuvent plus se rendre dans les brousses. Si elles ne sont pas contraintes de quitter leur localité, elles ont au moins peur d’aller ailleurs pour la quête du précieux noix. Vivement que la sécurité revienne au plus vite dans ce pays !

Notons que madame Ouédraogo côtoie jours et nuits les femmes collectrices d’amandes de karité. Elle est même sur le terrain avec elles pour la collecte et la conservation des noix. L’or vert (karité) permet à plusieurs ménages de subvenir à leurs besoins. Cependant, des difficultés font qu’elles n’arrivent plus à se donner à fond pour une meilleure collecte d’amandes. Il est alors urgent de réfléchir sur la production des amandes de karité qui est le maillon le plus important de toute la chaine de cette filière.

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