Des journalistes ont effectué des sorties terrain avec la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL). Une immersion dans des centrales électriques et avec les services de dépannage. Pendant 48h, les 19 et 20 mars 2025, les journalistes se sont transformés en agents de la SONABEL pour vivre les réalités des équipes d’intervention.
Une intervention nocturne sous pression
Ce 19 mars 2025, le quartier Kouba signale un délestage vers 9h30. Les équipes de dépannage sont alertées. Une première équipe débarque dans le but d’identifier la panne. Après plusieurs heures, elle est trouvée avant 16h. En effet, en procédant à des travaux de réalisation de fossés, les travailleurs ont touché un câble souterrain de la SONABEL, entraînant un délestage à la cité Yennenga de Kouba. L’équipe d’identification de la panne a fini son travail. Place est faite à une autre équipe pour procéder à la réparation de ladite panne. Cette équipe commence le travail autour de 17h30. Il est 18h et la nuit tombe. Mais les équipes d’intervention de la SONABEL travaillent de jour comme de nuit, 24h/24. À l’aide de deux véhicules, une lumière est projetée sur les travailleurs. Il faut vite réparer la panne pour permettre aux habitants de la cité Yennenga de Kouba de retrouver l’électricité qu’ils ont perdue depuis 9h.
Le travail minutieux des équipes de dépannage
L’équipe de dépannage effectue un raccordement. Ensuite, elle confectionne une boîte de jonction pour joindre les deux câbles. Le travail est minutieux et dure plusieurs heures. Autour de 21h30, la panne est réparée, mais il y a toujours un problème. En tout cas, c’est ce que nous fait comprendre le service de dépannage. Un autre travail est enclenché et une autre partie du même câble touché est repérée. Il faut reprendre le même schéma qu’au premier niveau. C’est encore reparti pour un autre dépannage. Le travail est fait et la cité retrouve enfin l’électricité. Ceci est le quotidien des services de dépannage de la Société d’électricité du Burkina Faso. Chaque jour, des pannes sont signalées et il faut être aux aguets, sur tous les fronts, pour intervenir au plus vite. Peu importe l’heure, les équipes se déplacent sur le terrain pour réparer, dépanner et permettre aux populations d’avoir constamment de l’énergie.

chef de département de circuition du Centre, Idrissa Zongo
Un appel à la vigilance des entreprises
Le chef de département de circuition du Centre, Idrissa Zongo, a regretté le fait que des entreprises puissent démarrer des travaux de ce type sans aviser la SONABEL. Ce qui est souhaité, c’est qu’à chaque fois que l’on veut effectuer un travail de ce genre, il faut aviser la SONABEL pour qu’elle puisse donner des renseignements sur ses installations afin d’éviter des désagréments. Ce qui s’est passé à Kouba a été une chance pour ceux qui ont touché le câble, car le pire aurait pu se produire. « Il y a des risques. Quand on touche au câble, il y a des flammes qui jaillissent et dès que le câble est touché, il peut se produire des électrocutions. Celui qui a touché le câble pourrait mourir sur place », a laissé entendre le Chef de département du circuit du Centre, Idrissa Zongo.

Un groupe de la SONABEL à Kossodo
Une immersion dans les infrastructures de la SONABEL
Cette expérience a permis aux journalistes de connaître la réalité du terrain. Pendant 48h, soit deux jours, les Hommes de médias ont côtoyé les équipes de dépannage et les techniciens de la Nationale de l’électricité.
Dans la matinée du 19 mars, les journalistes ont visité la centrale de Kossodo, avec au total 11 groupes, dont certains en pleine réhabilitation et reconditionnement. Là, ils ont échangé avec les différents chefs de section (section mécanique, salle de commandement, service de production…). À noter également la visite de la nouvelle centrale de 50 Mégawatts, qui a aussi été explorée par les visiteurs du jour.

Directeur du service Call Center, Jérémy Zoungrana.
Après Kossodo, les journalistes ont visité le service Call Center mis en place. C’est là que les pannes sont signalées et c’est à partir de là également que les équipes de dépannage sont alertées sur les différentes pannes. « Le Call Center est un centre d’appel qui reçoit les appels des clients qui veulent solliciter un service de la SONABEL. Nous avons 28 téléconseillers qui reçoivent les appels et les transmettent au service concerné, qui se charge d’exécuter le travail. Le numéro est le 80 00 11 30 et un numéro WhatsApp 25 31 37 20 où les populations peuvent également signaler les pannes », a laissé entendre le Directeur du service Call Center, Jérémy Zoungrana. Le numéro à la disposition des populations est un numéro vert, c’est-à-dire totalement gratuit. À en croire monsieur Zoungrana, le Call Center enregistre environ 1000 appels par jour.
Une autre panne détectée à Koulouba
Le 20 mars, les journalistes étaient encore sur le terrain avec pour mission la continuation des visites. Cette fois, une panne est signalée dans le quartier Koulouba dans la matinée. Une équipe de dépannage s’est rendue sur les lieux. Là, un câble de la SONABEL est coupé. Ce câble est à l’intérieur du mur. En effet, après que l’équipe de la SONABEL ait fait les installations, les usagers ont effectué un crépissage pour couvrir les fils sans prendre attache avec la SONABEL. Pourtant, ce type de câble est fait pour être apparent et ne doit pas être encastré dans les murs. « Avec le temps, le ciment a rongé le câble. C’est l’occasion d’inviter les clients à toujours prendre attache avec la SONABEL pour éviter ce type de panne », a soutenu le chef de division gestion de dépannage, Abdoul Kader Belem, indiquant que cet état de fait pourrait provoquer un incendie.

Koulouba : un agent de la SONABEL en travail de dépannage
Les erreurs humaines en cause
Ce qui ressort des différentes pannes constatées par les journalistes, c’est qu’elles ont toutes été causées par des erreurs humaines. À chaque fois, c’est une intervention humaine qui a porté préjudice aux installations de la Société d’électricité. C’est pourquoi les premiers responsables insistent sur la sensibilisation des populations. Beaucoup est fait en termes de communication, mais il reste encore des défis à relever.
L’équipe de Ouaga 2 a également reçu les journalistes. Avec une puissance disponible d’environ 17,5 mégawatts, Ouaga 2 est équipée de vieilles machines, dont cinq groupes installés depuis 1974. Les journalistes ont pu visiter l’installation au sous-sol de Ouaga 2.
Une meilleure compréhension du travail des agents
Pendant ces deux jours, les journalistes ont compris le mécanisme de dépannage de la SONABEL. La collaboration entre les clients, les riverains et la SONABEL est primordiale pour assurer un service efficace. Désormais, en cas de délestage, ils auront une perception différente et diront : « Courage aux agents de la SONABEL ».
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