Dans la matinée de ce samedi 11 mars 2023, les habitants de Garghin (Ouagadougou) ont organisé un meeting de protestation contre l’autorité suite à sa décision de démolir des habitations qu’elle juge non conformes aux règlements étatiques. Ils étaient une centaine à sortir sur une place publique dans l’effet de manifester leur mécontentement vis-à-vis de cette décision de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR).
La crise foncière perdure au Burkina Faso, surtout à Ouagadougou. Ces derniers jours, ce sont les quartiers situés dans les environs de Ouaga 2000 ( Garghin, Sabtouana, Balkuy, etc) qui sont les cibles d’une restructuration urbaine. La SONATUR a mis en place une cellule chargée de démolir des habitations construites hors règlement. Notons que des milliers de maisons sont les cibles. Plusieurs familles devront déguerpir en laissant derrière elles, des maisons en poussière qu’ils ont mis beaucoup d’années et surtout d’argents à achever. Voilà pourquoi, les personnes concernées multiplient les actions pour demander à l’autorité de sursoir à cette décision de démolition, tout en envisageant d’autres solutions.
Selon Paul Benao, habitant de Garghin, les populations ne sont pas satisfaites de la procédure de la cellule de la SONATUR. « Nous étions à la maison et nous voyons des gens qui débarquent avec la police armée de kalachnikov et écrivent sur nos murs sans nous aviser », a déploré monsieur Benao et d’ajouter : « ce sont les propriétaires terriens qui ont décidé de borner leurs lieux et de les attribuer. C’est ainsi que nous sommes venus nous procurer des parcelles pour les habitations. Nous n’avons pas volé ces terrains ». Ce qui a manqué dans cette situation, c’est la communication entre l’autorité et les habitants. Alors, ces habitants proposent des solutions pour une sortie de crise.
La terre appartient à l’Etat certes, mais Paul Benao se pose la question de savoir qui est l’État ? « l’Etat c’est nous tous », a-t-il répondu à sa propre interrogation. Par ailleurs, pour les manifestants, il serait mieux de viabiliser la zone en tenant compte de ceux qui sont déjà sur place. « On ne peut pas nous déguerpir pour d’autres Burkinabè », a dardé le porte-parole des manifestants.
Quant au prince de Garghin, Daniel Kaboré, il n’est pas question de déguerpissement. Pour lui, c’est impossible de quitter ces lieux sans une entente avec l’autorité en question. Il a invité alors la SONATUR au dialogue afin de trouver un terrain d’entente.
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