Échanges d’énergie électrique : Le projet dorsal nord, une solution pour pallier le déficit

 

La sixième réunion du comité conjoint de supervision (CCS) du projet Système d’échanges d’énergie électrique Ouest africain (EEEOA) s’est ouverte ce lundi 27 février 2023 dans la matinée. Béninois, Burkinabè, Nigérien, Nigérian et Togolais se rencontre dans l’effet de promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d’énergie électrique entre les Etats de la CEDEAO. Cette rencontre en présentiel, est une première du genre depuis le début de la pandémie à coronavirus.

C’est en 2006, lors du 29e sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenu à Niamey que la convention portant organisation et fonctionnement du système d’échanges d’énergie électrique Ouest africain (EEEOA)/West african power pool (WAPP) a été instruite. Ainsi, les gouvernements du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Nigeria et du Togo, grâce à leurs efforts de collaboration, ont développé le projet régional d’interconnexion électrique 330Kv dorsal Nord considéré comme l’un des projets prioritaires du plan directeur de la CEDEAO pour le développement des moyens régionaux, de production et de transports de l’énergie électrique 2019-2033.

L’ouverture de la réunion a été présidée par le ministre des mines et des carrières du Burkina Faso, Simon-Pierre Boussim. Heureux d’accueillir au Burkina Faso cette session de réunion, il a souhaité un bon séjour aux représentants des ministres des autres pays. Les échanges du jour s’articuleront autour du thème : « Relever les défis énergétiques auxquels les pays participant à cette réunion sont confrontés et libérer les énormes potentiels énergétiques par le biais de la coopération régionale et du développement d’infrastructures de production et de transports d’énergie électrique ». C’est un thème pertinent et interpellateur, selon Simon-Pierre de Boussim. « Ce thème, pour dire que malgré la disponibilité des ressources énergétique relativement importante dans certains pays membres de l’EEEOA/WAPP, l’accès des populations à l’électricité demeure une grande problématique », a-t-il déclaré. Pour lui, ce cadre est une occasion pour trouver des voix et moyens pour apporter des solutions idoines. « Le Burkina Faso a vite compris cette nécessité en traçant depuis plus de deux décennies, des signaux à travers les interconnexions qu’il a développées avec des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et dans une moindre mesure, le Togo et très bientôt le Mali. La création du WAPP s’inscrit bien dans la vision de permettre aux pays moins nantis énergétiquement parlant, de pouvoir juguler leur déficit grâce aux potentiels des pays mieux dotés par la nature, le tout dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant », a soutenu le ministre.

Quant au Directeur général de la Société nationale d’électricité (SONABEL), Daniel Sermé, il a insisté sur le fait que le projet dorsal nord soit une réponse vigoureuse au déficit énergétique que connait la plupart des pays membres. Il a rappelé que ce projet vise à interconnecter cinq pays de la sous-région à travers une ligne de transport 330Kv, longue d’environ 880 km reliant le Nigeria au Burkina en passant par Niger et le Benin. « La présente rencontre nous donne encore l’occasion de mettre en relief l’importance de ce projet d’interconnexion électrique, classé parmi les programmes prioritaires de l’EEEOA », a confié Daniel Sermé. A l’en croire, depuis le lancement de dorsal nord en février 2022 à Niamey, les populations bénéficiaires suivent avec enthousiasme et grand espoir, l’évolution de ce projet d’envergure qui va impacter progressivement leur quotidien et donner un coup accélérateur à la construction du marché sous-régional de l’électricité dans la sous-région. C’est fort de ce constat que l’engagement pour l’aboutissement de ce projet, est sans faille.

« Cette sixième réunion du CCS est un moment privilégié de réflexion et d’évaluation du travail accompli pour l’atteinte des objectifs fixés du projet dorsal nord. Elle permettra entre autres, d’examiner et d’approuver le programme de travail et le budget de l’année 2023 », a indiqué le Sécrétaire général de l’EEEOA/WAPP, Sengui Apollinaire Ki. Selon son propos, 2022 a été une année à succès pour le projet. Cependant,  beaucoup d’efforts restent à fournir pour l’aboutissement complet dudit projet. La vision est d’intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l’électricité en vue d’assurer, à moyen et long termes, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif aux populations des Etats membres de la CEDEAO.

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