La Communauté guinéenne est fortement représentée au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, édition 2023. Pour cette 28^ème édition, la Guinée, premier pays francophone à réaliser un film, se présente avec deux films. Un film de long métrage documentaire et un film d’école, intitulé “A qui la faute ?“. La communauté a organisé une conférence de presse dans la matinée de ce lundi 27 février 2023 dans la cour du FESPACO.

C’est une délégation composée de 12 hommes et femmes de culture avec à la tête, le ministre guinéen en charge de la culture, du tourisme et de l’artisanat, Alpha Soumah. Cette présence remarquable se justifie par le fait que la Guinée veuille valoriser son patrimoine cinématographique, et exporter son savoir-faire en termes de réalisation de films. Le FESPACO est donc le cadre idéal pour la Guinée, de réaliser un bond en termes de promotion de son cinéma.

La guinée, selon le ministre, retourne aux valeurs essentielles du cinéma guinéen. L’occasion lui a été donnée de faire un bref rappel sur le cinéma en Guinée. En effet, le pays de Sekou Touré dès les débuts, a fait valoir notre savoir-faire en matière de cinéma avec la révolution. Une coupure est intervenue suite au changement de régime en 1984 avec la naissance du libéralisme. Cela a plombé le secteur de l’industrie du cinéma. Avec l’avènement du CNRD, des ambitions bien meilleures sont nées. Les autorités guinéennes ont entrepris à aller chercher à la source, ce patrimoine cinématographique et de relancer cela avec les nouvelles possibilités dont elles disposent. « Nous avons développer toute une stratégie autour et cette année, nous avons tenu à être présents massivement parce que nous avons deux films de qualité présentés par des jeunes guinéens qui sont sortis de l’institut supérieur des arts Mory Kanté de Guinée », a laissé entendre le ministre de la culture guinéen. La délégation est venue soutenir les deux films mais aussi rencontrer les autorités burkinabè et voir ensemble dans quel cadre, ils pourront collaborer pour le renforcement du cinéma guinéen y compris la diffusion au Burkina Faso et son exportation hors de l’Afrique.

Par ailleurs, l’Union européenne soutient le cinéma guinéen à travers le projet “Guinée créative“. Selon la responsable manager, Marine Abondance, ce projet vient en appui de l’Office national du cinéma guinéen (ONACIG), des entrepreneurs créatifs en Guinée, et vise à protéger les œuvres de la Guinée. « Nous voulons promouvoir les merveilles de la Guinée. Nous avons constaté en Guinée, juste après la Covid-19, qu’il y a des entrepreneurs qui montrent des compétences. C’est pour cette raison que l’UE a décidé de soutenir le cinéma Guinéen », a justifié Marine Abondance.

Dans la délégation, l’on prend en compte le Directeur général (DG) de l’Office national du cinéma de la vidéo et de la photographie de Guinée, Noël Ama. Ce point de presse est pour lui, une manière de montrer le retour de la Guinée sur la scène du cinéma international. Dans cette relance du 7^e art, la Guinée met la priorité sur la stratégie de l’ONACIG qui s’étale sur cinq ans. Ce plan permettra aux structures de pouvoir mettre des bases solides pour une industrie du cinéma. Le DG ONACIG fonde son espoir sur le Fonds de développement de l’industrie du cinéma qui permettra, selon son propos, de signer des accords de co-production avec les autres pays d’Afrique.