Les membres de la Coalition Nationale des Affaires Economiques pour un Commerce Equitable ont rencontré la presse ce vendredi 09 septembre 2016 à Ouagadougou pour discuter sur un certain nombre de problèmes qui pourraient jouer sur le bon déroulement des élections d’octobre prochain à l’issu desquelles un président sera choisi pour diriger la chambre de commerce.

La coalition des commerçants a dénoncé un certain nombre de défaillances dans le secteur commercial qui pourrait freiner ou ralentir son développement. A cause de toutes ces difficultés ils jugent nécessaire de ne pas prendre à la légère les élections prochaines et c’est en ce sens qu’ils trouvent impératif d’exercer le rôle d’observateurs indépendants durant les élections afin de pouvoir être sûrs qu’elles  se passeront dans la transparence totale car l’avenir du commerce burkinabé en dépend. Outre cette revendication, ils rejettent la reprise de la répartition des sièges du nombre consulaire car “changer rend incertaine la tenue de l’évènement.”  “ Nous voulons être des observateurs indépendants lors de l’évènement car nous ne voulons plus tolérer que la magouille se fasse. Certaines personnes veulent tirer la couverture de leur côté et nous ne les laisserons pas faire. Si les commerçants ont des problèmes, ça joue sur l’économie du pays”, explique Koanda Saidou, Président de la coalition.

Un autre problème crucial qui perturbe la bonne marche du secteur commercial est la mauvaise règlementation . Pour la coalition, la mauvaise règlementation dans le commerce est à l’origine de la misère persistante. “ Les expatriés qui viennent au Burkina, après l’obtention de la nationalité créent la situation de la misère sociale du pays car ils sont de grands producteurs possédant des usines, donc ils ont ouverts des entrepots ici et ils organisent la vente en gros, demi-gros et en détail. Donc les petits commerçants qui sont ici ne peuvent même plus survivre et il faut que ça change”, nous dira Koanda Saidou le président de la coalition. Un ultimatum de deux semaines a alors été lancé à ces grossistes. “Passées ces deux semaines, nous ne voulons plus voir un grossiste vendre en détail au Burkina Faso. Il y a un document interdisant la vente en détail aux expatriés et nous voulons qu’ils mettent ça en application rapidement sans quoi il y aura une grande assemblée de tous les commerçants du Burkina dans deux semaines pour leurs dire que la récréation est terminée car nous voulons notre pain maintenant. La vente en détail doit revenir aux burkinabés et cela est sans appel. C’est nous les enfants du pays qui allons construire les hôpitaux, les écoles… pour le developpement du pays. Ce ne sont pas ces étrangers qui viennent racler tout l’argent du pays et repartir qui le feront a notre place. Dixit monsieur Koanda Saidou dit le prince.

Le document interdisant la vente en détails aux grossistes est en élaboration et a été signé depuis 2013 d’après la coalition et ce n’est plus possible que cette “injustice” faisant prospérer les plus forts au détriment des petits commerçants continue. “Nous sommes là pour apporter des solutions à tous les problèmes de nos commerçants pacifiquement car nous ne sommes pas là pour semer la discorde.” En ce qui concerne les élections, ils disent avoir été sécoués par des rumeurs de “magouille”. “ En 2013, Blaise Compaoré nous a imposé sa belle mère, mais nous ne permettrons pas que quiconque nous impose quoique ce soit en 2016. Il faut que ces élections se passent dans la transparence totale car c’est de là que viendra l’équilibre commercial”, prévient Koanda Saidou.