Ce lundi 2 septembre 2024, Ouagadougou a accueilli la célébration en différé de la Journée mondiale du lait, un événement marquant pour la filière lait au Burkina Faso. Organisée par l’Interprofession de la filière lait du Burkina Faso, cette 12e édition a offert une tribune aux acteurs du secteur pour débattre des défis et opportunités liés à la production laitière dans le pays.
Une réflexion sur la filière lait dans un contexte de crise
La Journée mondiale du lait, initiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et célébrée chaque 1er juin, est l’occasion de mettre en lumière les enjeux autour du lait à travers le monde. Le Burkina Faso, bien que célébrant cette journée en différé, a voulu marquer le coup en rassemblant les principaux acteurs de la filière pour discuter des voies et moyens à mettre en œuvre pour améliorer le système de production laitière.
Placée sous le thème « Filière lait local : quelles contributions des acteurs dans l’atteinte des objectifs de l’offensive Agro-pastorale et halieutique dans un contexte de crise sécuritaire et alimentaire ? », cette édition s’inscrit pleinement dans la vision souverainiste du gouvernement burkinabè. Selon Nour Al Hayat Ouédraogo, président de l’Interprofession de la filière lait du Burkina Faso, ce thème reflète l’engagement des acteurs à soutenir les efforts du gouvernement pour atteindre la souveraineté alimentaire, malgré les nombreux défis auxquels le pays est confronté, notamment la crise sécuritaire et alimentaire.
Un secteur laitier en quête de solutions durables
Le Burkina Faso, avec ses plus de neuf millions de têtes de bovins, dont un million de vaches laitières, est un pays d’élevage par excellence. Cependant, comme l’a rappelé Gaoussou Sanou, Secrétaire général du ministère en charge des Ressources animales, la production laitière nationale reste insuffisante pour satisfaire la demande interne, ce qui oblige le pays à importer une grande quantité de lait et de produits laitiers, causant ainsi une sortie massive de devises.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation, notamment le déficit fourrager en saison sèche, la faible organisation des circuits de collecte, de transformation et de distribution du lait, et les déplacements massifs d’éleveurs dus aux menaces terroristes. Ces défis ont accentué les difficultés du secteur, mais le gouvernement burkinabè ne reste pas inactif. À travers l’offensive agropastorale et halieutique, des efforts sont en cours pour booster la production végétale et animale, dans l’espoir d’atteindre la souveraineté alimentaire.
Un appel à l’action pour renforcer la filière lait
Cette journée de réflexion a été l’occasion pour les acteurs de la filière de discuter des solutions pour améliorer la production de lait au Burkina Faso. Selon Nour Al Hayat Ouédraogo, il est crucial de monter des microprojets et de rechercher des financements pour permettre aux éleveurs d’améliorer leurs systèmes de production. Le soutien des autorités est essentiel, et l’interprofession se félicite d’être prise en compte dans les projets d’accompagnement du gouvernement.
Les discussions ont également porté sur les moyens d’améliorer la qualité du lait produit localement, ainsi que sur les stratégies pour mieux organiser les circuits de distribution et restaurer la confiance des consommateurs envers les produits laitiers locaux.
Le Burkina Faso, bien que confronté à de nombreux défis, affiche sa détermination à développer une filière lait robuste et autonome. La Journée mondiale du lait, célébrée en différé cette année, a ainsi permis de poser les bases d’une réflexion approfondie sur l’avenir du secteur, avec l’espoir de voir émerger des solutions concrètes pour renforcer la production laitière et, par là même, contribuer à la souveraineté alimentaire du pays.
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