Lutte anti-tabac : Le cri de cœur de l’ ACONTA

 

Afrique contre le tabac (ACONTA) en collaboration avec le réseau des journalistes antitabac du Burkina Faso (REJAT-BF) a tenu une conférence de presse ce vendredi 17 mars 2017 au Centre national de presse Norbert Zongo. Il s’agissait pour les conférenciers d’informer l’opinion publique et d’attirer l’attention du gouvernement sur un Arrêté antitabac qui n’a pas été respecté par la MABUCIG.

La MABUCIG, depuis le 7 avril 2016, devrait mettre des images sanitaires sur les paquets de cigarettes conformément à l’Arrêté conjoint N°2015-366/MS/MICA portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. Face à ce refus, le Ministère de la santé a opté pour la voie judiciaire. Mais la MABUCIG a demandé un règlement à l’amiable alors que l’affaire est en justice. Selon le coordinateur de ACONTA Salif Nikièma  « Nous souhaitons que le droit soit dit à défaut que l’industrie obtempère sans délai de mettre les avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarettes ».

Les députés Burkinabè, en effet, conformément à la CCLAT ont adopté le 25 novembre 2010 une loi stipulant que « Chaque paquet, cartouche ou carton de produits du tabac et de toutes autres formes de conditionnement, d’étiquetage extérieur et intérieur de ces produits doivent comporter des mises en garde sanitaires sous forme de message » article 13. Le décret a été signé par les membres du gouvernement concernés. Le Ministre de la santé et celui du commerce ont par ailleurs signé un autre arrêté pour l’application du décret et de la loi qui « oblige l’industrie à mettre les images sur les paquets de cigarettes » mais qui est resté vain jusqu’à nos jours.

De nombreuses questions rendent perplexes sur ces décrets qui ne sont pas respectés. Le Burkina Faso est un Etat de droit et la loi se doit d’être respectée par tous. Des inquiétudes croissent pour certains membres de la société civile pour diverses raisons. Selon Salif Nikièma, le ministre actuel de la santé doit tenir compte des acquis engrangés de son prédécesseur dans la lutte antitabac. Il rappelle aussi que le tabac ravage 4000 personnes par an au Burkina selon ATLAS du tabac 2015. Par ailleurs, le gouvernement doit s’impliquer dans la lutte « Monsieur le ministre surtout ne doit pas se laisser influencer par les intérêts commerciaux de l’industrie du tabac au détriment de la santé publique » ajoute- t-il. Il invite la vigilance du gouvernement pour l’application de la loi car la santé des couches vulnérables sont en jeu.

L’ACONTA par la voix de son coordonnateur tient à féliciter la justice Burkinabè qui « œuvre pour que le droit soit dit dans cette affaire pendant que d’autres tentent d’obstruer la procédure judiciaire à travers des demandes de renvoi et de règlement à l’amiable sans fondement juridique ». Au Ministre de la Justice, l’ACONTA « l’interpelle pour que cessent ces manœuvres dilatoires dont fait l’objet la justice Burkinabè de la part des industriels du tabac et de leurs alliés du Commerce ». Elle lui demande aussi  de s’impliquer dans cette lutte pour la protection des couches vulnérables à savoir la jeunesse et les pauvres qui sont les plus exposés. Au ministre de la santé, l’ACONTA lui demande de « jouer convenablement et équitablement son rôle. » pour l’avancer de la lutte antitabac car sa mission est de protéger la santé des Burkinabè. Il invite aussi les organisations sœurs tels que la ligue des consommateurs et l’Union des associations de lutte contre le tabac à « s’impliquer d’avantage pour que le texte protégeant les consommateurs contre le fléau du tabagisme s’appliquent ». Selon le coordonnateur les avertissements sanitaires aideront à faire reculer les maladies liées au tabac à savoir le cancer, les maladies cardiaques et respiratoires mais aussi  la réduction des décès.

L’ACONTA « demande l’application pur et simple de la loi antitabac qui est un moyen efficace de sensibilisation » conclut  Salif Nikièma.

Delina Ouedraogo (stagiaire)

 

 

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