Personnes vivant avec un handicap : De l’art pour lutter contre la mendicité

 

Vivre avec un handicap n’est pas une fatalité. Certaines personnes vivant avec un handicap ont choisi d’être autonomes et ne pas vivre au dépend des autres, comme le font certains à travers la mendicité au bord de la voie. Eviter toute mendicité et être autonome, tels sont les défis relevés par Félix Zemané et ses camarades réunis en association dénommée « Association des artisans handicapés Wend La Mita ».

L’association Wend La Mita est une association regroupant les personnes vivant avec un handicap moteur. Cette association travaille dans le domaine de la sculpture notamment la confection d’œuvres artistiques à partir du bois. Cette association a pour but de lutter contre la mendicité. Ces artisans ont été formés par la Suisse, Roenika Angela Martina Kaboré, et l’association compte plus d’une quinzaine de membres. C’est depuis 1990 que Félix Zemané exerce le métier de la sculpture sur bois. Et pour lui, « dans toute chose, il faut avoir d’abord l’amour du travail. C’est comme cela que je me suis lancé. J’ai trop aimé les dessins. C’est pour cela que j’ai décidé de faire ce métier », explique-t-il sur cette passion pour l’art.

Plusieurs objets sont confectionnés par ces artisans. Il s’agit entre autres, des jeux éducatifs pour les écoles préscolaires, les objets décoratifs comme les tableaux de souvenir, de mariage, d’anniversaire, les objets en calebasse, les tabourets décoratifs, les mortiers décoratifs, les boîtes à bijoux, des portraits… La commercialisation de ces objets se fait dans la ville de Ouagadougou, avec des correspondants et des touristes. « C’est avec eux que nous essayons d’écouler nos objets », affirme monsieur Zemané. Ces œuvres sont aussi exposées lors des activités culturelles comme le SIAO. La situation sécuritaire que vit le Burkina Faso impacte négativement le travail de ces artisans. « Souvent, il y a des périodes mortes. Il y a des périodes où ça ne va pas. En ce moment, il n’y a plus de marchés. À l’heure où je vous parle, ça fait quelques années, on voit qu’au Burkina ça ne va pas. Avec le terrorisme, ça joue sur le travail. Il n’y a plus d’étrangers, ceux qui repartent ne sont plus nombreux. Les étrangers qui viennent sont rares. Tout est mort », déplore-t-il.

L’association Wend La Mita rencontre d’énormes difficultés commerciales, matérielles et financières. C’est pourquoi, elle demande l’aide des autorités afin de venir à bout de toutes leurs difficultés. Sur le plan commercial, l’association demande l’accompagnement du gouvernement pour l’obtention de certains marchés publics. « Il y a des marchés souvent au sein du gouvernement que l’on n’arrive pas à recevoir. Ça nous vient directement de droit mais comme ce sont les commerçants qui sont impliqués dans ce marché, on ne peut rien dire. Par exemple les appels d’offre, on ne gagne pas », explique-t-il. Les difficultés matérielles et financières ont été également soulevées. « Si les autorités peuvent vraiment nous soutenir, qu’elles le fassent. C’est très difficile d’avoir le matériel. Par exemple, la machine que vous voyez vient de la Suisse. Si ce n’est pas un financement, on ne peut pas l’avoir. Si la machine tombe en panne, cela sera très difficile d’avoir une autre. On demande au gouvernement de nous venir en aide. Qu’il essaie aussi de voir au niveau du marché car l’écoulement est très difficile », laisse-t-il entendre.

Félix Zemané lance un appel pour un soutien. « Si toutefois il y a des bonnes volontés qui peuvent faire quelque chose, cela va nous arranger. Il y a des moments où ça ne va pas mais on essaie néanmoins de faire quelque chose». Il a tenu à inviter toutes les personnes vivant avec un handicap à les rejoindre car leur association est ouverte. « Le travail que nous faisons ne veut pas dire que ça marche tous les jours mais au moins, si tu peux faire quelque chose c’est bon. Je les invite à venir participer s’ils peuvent. Apprendre quelque chose au moins, c’est très bien. Ceux qui peuvent venir faire quelque chose, on les reçoit, on les apprend aussi à travailler », fait savoir le sculpteur. Cette association offre également une formation à toutes les personnes qui le désirent. Elle ne bénéficie d’aucun soutien de l’État et appelle les bonnes volontés à la soutenir pour qu’elle puisse développer cette activité.

 

 

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