Première session 2022 du CNC-SN/PFTE : évaluation des activités menées dans la lutte contre le travail des enfants

 

Ce mardi 11 octobre 2022, s’est ouverte à Ouagadougou la première session de l’année 2022 du Comité national de coordination de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants (CNC-SN/PFTE). Il s’est agi d’évaluer les activités menées dans la lutte contre le travail des enfants et de donner une orientation à venir.

Cette première session de l’année 2022 regroupe les représentants des départements ministériels, des associations et des organisations non gouvernementales.

Pour le représentant du Secrétaire général du Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale par ailleurs Directeur général de la protection sociale, Karlé Zango, « c’est une rencontre statutaire. Dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre le travail des enfants, il est prévu des programmes semestriels pour évaluer la mise en œuvre de la stratégie nationale mais également programmer les activités à mener pour les années à venir », a-t-il expliqué sur le but de cette session. Pour lui, « la lutte contre les pires formes de travail des enfants (PFTE) est une lutte de longue haleine dont la réussite est largement tributaire du renforcement de la synergie d’actions entre les différents acteurs intervenant dans le domaine ». En 2019, une stratégie nationale de lutte contre les pires formes du travail des enfants, a été adoptée avec pour but de réduire le travail des enfants. Cette rencontre vise à évaluer et à donner une orientation pour le temps restant de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants qui a connu des entraves comme la crise sécuritaire et sanitaire. Malgré les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la stratégie, plusieurs acquis ont été engrangés. Monsieur Zango a exhorté les participants à un examen minutieux des projets de rapports qui leur seront soumis.

Cette rencontre s’inscrit également dans les travaux de la première session de l’année 2022. « C’est apprécier le rapport d’activités de l’année 2021, également apprécier le rapport d’exécution de la première phase 2019-2021 mais aussi planifier les activités pour l’année 2022 et surement le rapport de l’année 2023 qui est la dernière année de mise en œuvre de la stratégie », a-t-il ajouté. Certaines activités comme les patrouilles policières, les insertions, les retraits, la sensibilisation, ont été menées pour la première phase du projet. Et pour monsieur Zango, « les trois composantes dans la lutte contre le travail des enfants ont été plus ou moins abordées au rang de cette première phase. Il s’agit de la prévention, de la répression et la réinsertion. Le taux de réalisation démontre une progression. On aurait souhaité qu’en 2023, nous puissions être à 100% de mise en œuvre de la stratégie et que sur le terrain, on constate la réduction significative du travail des enfants dans les ménages, les champs de coton et tous les autres secteurs à fort potentiel. Pour le moment, nous sommes à mi-parcours, nous ne sommes pas totalement satisfaits », a-t-il confié.

Le taux de réalisation de la stratégie est de 45,72%. Pour l’année 2021, le taux de réalisation remonte à 53,12% et pour 2020, 56%. Pour Isso Bazié, directeur de la lutte contre le travail des enfants, « la stratégie a connu une évolution en dents de scie et cette évolution est due au fait que la crise de la covid-19, la crise sécuritaire, ces deux crises jumelées, ne nous ont pas permis de mobiliser assez de ressources parce que l’ensemble des partenaires qui étaient censés nous soutenir, ont dû réorienter leurs objectifs et faire humanitaire pour pourvoir aider les populations déplacées à bien se nourrir et également à réinsérer les enfants qui ont abandonné leurs zones avec les parents pour se retrouver dans les écoles », a-t-il fait savoir puis de déplorer : « toutes ces crises ont fait que le taux de réalisation de la stratégie est assez faible ».

« La stratégie continue jusqu’en 2023 et pour l’année 2023, nous envisageons reformer la façon dont les structures de contrôle font le contrôle à travers le développement d’une application que  nous avons appelé “application kolg komba” qui signifie en français “protéger les enfants” . Nous envisageons élaborer la liste des travaux légers des enfants, autorisés aux enfants de 13 ans parce que cette détermination va faciliter les sensibilisations qui sont menées sur le terrain. On va traduire le décret sur les travaux dangereux en langue locale. Il faut permettre à tout burkinabè dans sa langue, de pouvoir lire ce qui est interdit en matière de travail des enfants dans sa langue », a expliqué monsieur Bazié sur les actions qui seront menées en 2023.

 

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