Procès du putsch manqué : « le général Diendéré était au courant du coup d’État », déclare l’adjudant Jean-Florent Nion à la barre

Le procès du putsch manqué de 2015 se déroule progressivement à Ouagadougou. Ce mardi, l’adjudant Jean-Florent Nion était à la barre. En effet, il a mis en cause le général Gilbert Diendéré, l’un des présumés cerveaux du coup d’État manqué au Burkina Faso.

L’un de ses co-accusés, l’adjudant Jean-Florent Nion a déclaré ce mardi 3 juillet 2018 pour la première fois depuis l’ouverture du procès que « le général Diendéré était au courant du coup d’État ». Selon l’adjudant, le général Diendéré « a instruit de faire le coup d’État ».

« Le 16 septembre 2015, j’étais dans la salle de repos lorsque j’ai été réveillé par l’adjudant chef Eloi Badiel et le sergent chef Koussoubé Roger, qui m’ont informé que le général Diendéré a instruit de faire un coup d’État ce jour. Face à la gravité de l’information, j’ai demandé à voir directement le général », a t-il déclaré à la barre et d’ajouter : « Je me suis rendu au domicile du général Diendéré, à qui j’ai exposé les faits. En retour, le général a demandé si ce n’était pas encore fait. Je me suis rendu compte qu’il était au courant et je suis reparti au palais présidentiel ». Pendant ce temps, l’adjudant Nion va embarquer quelques heures plus tard dans un véhicule avec plusieurs militaires et ils feront irruption dans la salle du conseil des ministres. Il ordonna alors au président de la transition Michel Kafando, à son premier ministre et à deux autres membres du gouvernement de les suivre.

Par ailleurs, l’adjudant Nion a dit « reconnaitre partiellement les faits » qui lui sont reprochés en ce sens qu’il est accusé d’ « attentat à la sûreté de l’État », de « meurtres, coups et blessures volontaires » et d’ « incitation à désobéir à la discipline militaire », mais a affirmé : « si je n’avais pas accepté, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui à la barre » et d’ajouter à nouveau : « j’étais au mauvais endroit, au mauvais moment. Si je n’étais pas de garde le jour des faits, je ne serais peut-être pas devant cette barre ».

Me Adrien Nion, l’avocat de l’adjudant soutient son client en laissant entendre : « nous avons choisi dès le départ de dire la vérité. Il ne s’agit pas d’une stratégie de défense, on raconte ce qui s’est passé et c’est au tribunal de trancher en tenant compte de cela. Ce n’est qu’en disant la vérité qu’on se défend le mieux ». Ses propos ont été soutenus par son collègue Me Ambroise Farama, un avocat des parties civiles : « il n’est pas évident pour un élément de l’ex RSP de venir dire devant la barre des choses claires et nettes, la vérité contre ses anciens camarades. C’est un courage qu’il faut louer », a-t-il indiqué.

 

 

 

 

 

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