Projet de loi de finances au Burkina : le groupe parlementaire UPC ne donnera pas son aval pour l’adoption

Le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement (UPC) entend rompre avec la classique déclaration faite à l’occasion du vote des lois de finances.

Selon ledit groupe, leur déclaration puise toute sa substance dans le débat général auquel leurs camarades ont activement participé et ont fait des observations et exprimé des préoccupations auxquelles le gouvernement n’a pu apporter des éléments de réponse entièrement satisfaisants.

En effet, le projet de loi qui leur est soumis pour adoption, n’est visiblement pas celui qui a été déposé sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la session parlementaire et ventilé à l’ensemble des députés. En plus, ces parlementaires trouvent que les modifications substantielles qui ont été apportées au projet initial sans que l’exposé des motifs ne soit revu, ne leur permettent plus d’apprécier la pertinence des programmes, des actions et des indicateurs de performance.

Par ailleurs, ce projet de loi de finances qui consacre la création de nouveaux impôts et le relèvement du taux de certains impôts contribue dangereusement à l’érosion du pouvoir d’achat dans un contexte de vie déjà difficile. Aussi, le recours plus accru aux projets PPP pour la construction des bâtiments administratifs, fait courir à ce pays, le risque de surendettement qui pourrait compromettre le développement durable tant prôné.

Ce qui conduit les parlementaires à douter de la sincérité des prévisions budgétaires, c’est le recours intempestif aux régulations érigé en règle d’exécution du budget de l’Etat. Par ailleurs, ils constatent une augmentation de 13% des ressources propres essentiellement composées des recettes fiscales suite à la création de nouveaux impôts et pendant ce temps, l’épineuse question de fonds communs qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, demeure sans solution satisfaisante.

A en croire ce groupe parlementaire, le gouvernement persiste dans une erreur qui risque d’être fatale à l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2019, malgré les propositions faites par les députés de la commission des finances et du budget allant dans le sens de régler globalement ce problème à travers une loi. Le groupe parlementaire UPC ne prend pas en compte les amendements furtifs faits par le gouvernement qui dénotent la non maitrise par celui-ci, du contexte socio-économique dans lequel le budget est élaboré.

Ces parlementaires trouvent que le gouvernement se contente de se congratuler sur fond des agrégats macro-économiques présentés en termes de performances et signe de bonne gouvernance, tout en lui rappelant que le peuple ne mange pas les chiffres comme l’a dit un jour dans l’hémicycle, le Président Salif Diallo, paix à son âme.

Comme Madame la Ministre de l’économie, des finances et du développement leur a rappelé dans sa note introductive que le budget est l’instrument de mise en œuvre de la politique du gouvernement et au regard de ce qui précède, le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement, ne donnera pas son aval pour l’adoption du projet de loi des finances.

                  

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