Protection sociale : Des acteurs réfléchissent autour de la question du financement

 

La Confédération syndicale burkinabè (CSB) et INSPIR Burkina Faso co-organise un atelier national sur le financement de la protection sociale au Burkina Faso les 17 et 18 novembre 2023 à Ouagadougou. Ledit atelier s’est ouvert dans la matinée de ce vendredi à la Bourse du Travail. Cette activité est un cadre d’échange et de partage d’expériences sur le financement de la protection sociale au Burkina Faso.

La protection sociale est l’un des quatre piliers de l’Agenda Travail Décent promis par l’Organisation internationale du travail (OIT). En effet, la protection sociale est un outil fondamental de réduction de l’exclusion sociale, de l’inégalité, de combat de la vulnérabilité et de la pauvreté. C’est dire que la protection sociale se définit par un ensemble de politiques et de programmes visant à améliorer la vie des populations.

« Les moyens financiers de la protection sociale sont limités au Burkina Faso », lance Gui Olivier Ouédraogo, SG de la CSB qui participe à cet atelier par visio-conférence depuis la Belgique. Pour lui, un travail énorme reste à faire pour mieux structurer la protection sociale. Selon le président du réseau INSPIR Burkina Patrice Pamoussa, en décidant d’organiser cet atelier, les initiateurs entendent permettre aux organisations de la société civile (OSC), les mouvements sociaux, les syndicats, les partenaires techniques et financiers, les acteurs gouvernementaux préoccupés par l’extension de la protection sociale au Burkina Faso de proposer des pistes innovantes pour accroître le financement de la protection sociale. « La question de la protection sociale est à la une et dans notre pays (Burkina Faso) plusieurs personnes n’ont pas cette couverture sociale », a constaté Patrice Pamoussa. Cependant, des efforts sont faits par certains acteurs pour augmenter la couverture sociale des populations. L’un des plus gros problèmes est le financement de la protection sociale d’où la pertinence du présent atelier de deux jours qui permet aux acteurs de réfléchir sur cette question. A Cotonou et à Dakar, le sujet du financement de la protection sociale a été objet de réflexion lors des ateliers organisés et soutenu par les réseaux INSPIR nationaux, la Confédération syndicale internationale région Afrique (CSI-Afrique), le Mouvement pour la solidarité internationale (MSI-BIS) et l’agence danoise pour le développement des syndicats (DTDA). Le présent atelier au Burkina Faso est une occasion de faire le point des précédents tenus au Bénin et au Sénégal. Il s’agit ainsi de partager les expériences et recommandations faites pour l’accroissement du financement de la protection sociale aux acteurs de la protection sociale au pays des Hommes intègres.

Selon le rapport mondial 2022 de l’OIT sur la protection sociale, seuls 47% de la population mondiale est effectivement couverte par au moins une prestation de protection sociale, tandis que 4,1 milliards de personnes (53%) ne bénéficient d’aucune garantie de revenu par leur système national de protection sociale. La situation est plus préoccupante en Afrique, où le taux de couverture est de 17%1. Secrétaire général adjoint de la CSB Xavier Bambara a été très direct. Pour lui, la protection sociale n’est pas une réalité au Burkina Faso. « Quand on parle de la protection sociale, certains pensent que c’est un luxe. Le volet social c’est aussi protéger l’Homme toute sa vie, c’est penser à trouver des mécanismes pour suivre l’Homme toute sa vie par des axes, des paramètres qui sont inhérents à sa vie elle-même », a soutenu Xavier Bambara. L’alliance commune entre la CSB, INSPIR Burkina et les différents partenaires contribuera à renverser la donne dans moins de cinq ans. Monsieur Bambara estime que cet atelier vient à nommer car il permettra de trouver des pistes de solutions pour le financement de la protection sociale au Burkina Faso. Le financement de la protection sociale serait économiquement faisable dans la majorité des pays en renforçant des formes d’imposition équitables et progressives, en s’attaquant à l’informalité et aux flux financiers illicites et en supprimant les mesures d’austérité.

La protection sociale est un droit humain fondamental selon le représentant de l’ambassade de la Belgique, l’un des partenaires techniques et financiers de la CSB et de INSPIR Burkina Faso dans le volet projet protection sociale. La thématique de la protection sociale est très importante dans la coopération entre la Belgique et le Burkina Faso. C’est pourquoi plusieurs projets sont mis en œuvre  entre les deux pays. D’ailleurs un projet est en cours visant à faciliter l’extension de la couverture de santé aux travailleurs de l’économie informelle.

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