Voila deux jours que la SONABHY n’arrive plus à servir l’essence (super 91) comme il se doit. Attention ! Ce n’est pas une pénurie mais plutôt une perturbation sur la distribution qui connait une baisse de 40%. La Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (SONABHY) l’a annoncé dans un communiqué dans la soirée du lundi 26 décembre 2022.

« Mettez-moi l’essence pour 20 000 fcfa dans ce bidon (plus de 20 litres) et 15 000 f dans celui-là (20 litres) », lance un jeune, dans la trentaine d’âge, au pompiste d’une station de la place. Pendant ce temps, une file longue d’environ 50 personnes stationnées à moto, attend et des jeunes gens armés de bidons jaunes de 20 litres sont alignés de l’autre côté de la station. Des injures par-ci, des menaces par là. C’est d’ailleurs la situation des deux jours dans les stations de Ouagadougou. Depuis que la SONABHY a annoncé, par communiqué, qu’elle rencontre des problèmes dans la distribution du super 91, les populations de la ville de Ouagadougou ont pris d’assaut les stations-services qui ont encore du carburant. Aujourd’hui, si vous avez besoin du super 91 et que vous prenez un rang dans une station, soyez sûr d’avoir du temps, de la force pour supporter les injures, et l’espoir de ne jamais abandonner. La population ouagalaise fait preuve, encore une fois, de méchanceté. En effet, dans cette situation de rareté de l’essence, des opportunistes ont saisi l’occasion pour se faire fortune sur le dos des pauvres travailleurs et débrouillards de la ville. Actuellement, c’est le beau temps chez ces opportunistes revendeurs.

Premièrement, ils achètent le carburant à la station au prix normal de 750FCFA le litre avec des bidons de 20 litres. Non seulement ils rallongent les files d’attente mais aussi, rendent difficile l’accès au carburant et précipitent son manque dans les pompes. Ensuite, ils se retrouvent dans des coins de la rue pour revendre ce même carburant à 2 500 ou 3 000 FCFA. Si ce n’est pas du vampirisme, cette action n’a pas d’autres qualificatifs. Le burkinabè n’a aucune pitié pour son frère. L’argent est au-dessus de toute chose. Les stations, si elles remplissaient pleinement leur responsabilité, refuseraient de servir dans les bidons de 20 litres. Mais hélas ! Certains pompistes sont complices des agissements de ces vampires, fouteurs de trouble. Dans un autre Etat, des mesures serait prises et personne ne saurait que la SONABHY a rencontré des problèmes dans sa distribution. Mais comme tout est permis au Burkina Faso, tout le monde se tait face à cette situation et cela semble être normal.

Enfin, nous comprenons maintenant beaucoup de choses dans la lutte contre le terrorisme. Ces personnes qui achètent l’essence à 750f le titre et en revendent à 2500 ou 3 000 FCFA ne trouveront aucune gêne à ravitailler les terroristes qui paient peut-être plus cher le litre d’essence. Et même s’il ne s’agit pas carburant, les hommes de ce caractère rendront service aux forces du mal dans l’effet de se faire des sous. C’est certainement pour ça que le Burkina Faso a toujours des difficultés pour faire face à ce phénomène. Le mal du Burkina Faso est bien profond. A quand une prise de conscience ? A quand la manifestation du patriotisme ?