Augustin Sondé Coulibaly l’un des pionniers de la littérature Burkinabè a tiré sa révérence le samedi 11 février 2017. Revenons sur l’historique de cette illustre personne.
Augustin Sondé Coulibaly est né en 1933 à Tim dans l’Orodara (Kénédougou). Il a reçu une éducation traditionnelle avant d’aller à l’école coloniale vers l’âge de 11ans à Orodara. Cette éducation traditionnelle le marquera toute sa vie. Selon lui « je suis né dans le tam-tam, dans la musique, dans la poésie, même si je ne peux pas dire que je suis moi-même tam-tam, musique et poésie. ». Il a, en effet, connu les saveurs des traditions en participant à des fêtes populaires et en s’intégrant à la vie rurale par la surveillance des champs et des animaux.
Enfance et parcours
Né en milieu rural, l’éducation traditionnelle d’Augustin Sondé Coulibaly s’est faite par une initiation traditionnelle. Cette initiation avait pour but d’impliquer aux enfants certaines valeurs telles que : l’endurance physique, la discipline, solidarité. Cette éducation s’est soldée par la circoncision. Cette initiation témoigne-t-il « éveille votre conscience d’âme ». Il la compare à un parcours scolaire car il contient de multiples étapes de formations adaptées à l’apprentissage. Il faut briguer les étapes par l’assimilation pour atteindre le niveau supérieur.
Inscrit à l’école coloniale de Orodara, Augustin Sondé Coulibaly sera ensuite envoyé à Bobo-Dioulasso pour faire la classe de CM2 en 1945 alors qu’il était au CE2.Il fera ses études secondaire en Côte d’Ivoire de 1946 à 1949.Suite à des conditions difficiles, il suspendra des études pour travailler. Très ambitieux, il suivra des cours par correspondance et se retrouvera en 1961 au Centre International d’enseignement en Journalisme à Strasbourg et à l’Institut Culturel Africain (I.C.A.) en 1977.
Polyvalent, Augustin Sondé Coulibaly était un écrivain, un journaliste, un dessinateur, un topographe, un agent financier et un conseiller d’action culturelle. Il a assumé plusieurs fonctions dans diverses directions de 1959 à 1986 et même après sa retraite depuis 1986.Ces différentes fonctions sont :
– Directeur adjoint de l’Information ;
-Direction de cabinet du Ministre de la Justice ;
– Directeur des Services de presse à la présidence de la République ;
– Directeur des Arts plastiques et de l’Artisanat ;
-Directeur du Cercle des activités littéraires et artistiques de la Haute Volta (CALAHV) ;
-Professeur d’histoire et de sociologie à l’Académie des (arts) Ouagadougou ;
– Expert consultant pour le compte de l’UNESCO ;
-Professeur de coopération culturelle internationale au Centre de formation professionnelle et de la recherche au ministère de l’information, Ouagadougou ;
-Professeur de sociologie des arts d’animation au Centre inter africain d’études en radio rurales de Ouagadougou (CIERRO)
Son action dans la littérature burkinabè
Augustin Sondé Coulibaly fait partie de la première génération d’écrivain avec Kollin Noaga et Etienne Sawadogo. Il est le père fondateur du Cercle d’activités littéraires et artistique de Haute Volta(CALAHV) et était soucieux de l’émergence de la littérature burkinabè. Il était associé avec Nazi Boni et d’autres écrivains dans ce projet. Le CALAVH avait pour objectif « la recherche des valeurs de la culture africaine pour le rendez-vous des civilisations et des peuples ». Il s’inscrivait dans la mouvance de la Négritude. Dans ces activités, le CALAHV a prévu l’organisation annuelle du prix CALAVH. C’est de cette activité que naitra le Grand prix national des arts et des lettres (G.P.N.A.L). Le cercle créa la revue Visages D’Afrique. Le cercle disparaitra en 1974. Mais Augustin Sondé Coulibaly continuera à s’intéresser à la vie culturelle burkinabé. Il était sollicité pour des conférences et ne manquait pas de conseiller les jeunes littéraires qui se confiaient à lui. Il fut membre fondateur de la Société des Ecrivains voltaïques (SEV), de l’Union des gens de lettres (UGEL) et la Mutuelle pour l’Union et de la solidarité des écrivains (MUSE). En collaboration avec Roger Nikiema, il sera aussi un pionnier de la poésie pour enfants
Bibliographie
Les dieux délinquants (roman), Bobo-Dioulasso, éditions Coulibaly et frères, 1974;
Poèmes pour enfants (en collaboration avec I. Soumaila Karanta et Roger Nikiema), Dakar ICA 1976;
Le dossier de la littérature et de l’art africain (essai);
La sauvegarde de l’artisanat africain Paris, Edition l’Harmattan, 1990;
la fontaine aux masques;
Dugutila-Tile;
Farafindonkililatuma.
Source: Salaka Sanou, La littérature Burkinabè : l’histoire, les hommes et les œuvres,2000
Un grand écrivain.paix à son âme