Les travaux du projet Yeleen sont officiellement lancés. Présidée par le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela, la cérémonie officielle de lancement s’est tenue dans la matinée de ce jeudi 23 mars 2023 à Gonssin dans la commune de Sourgoubila où est implanté le site qui abritera la centrale.

Les études montrent que le Burkina Faso dispose d’un important gisement solaire avec un potentiel de 5,5 Kwh par jour et par mettre carré. C’est fort de ce constant que le pays met tout en œuvre dans l’effet d’exploiter le solaire pour le bien être de sa population. C’est dans cette logique que la construction de la centrale solaire Ouaga Nord-Ouest a démarré jeudi dans la commune de Sourgoubila, à 35 km de la ville de Ouagadougou. La pose de la première plaque a eu lieu jeudi à Gonssin par le Premier ministre de la transition. En même temps, elle constitue le lancement du projet Yeleen qui regroupe la construction de quatre centrales solaires. Il s’agit de Ouaga Nord-Ouest avec une puissance de 42 MWc dotée d’un système de stockage d’énergie ; de Dori d’une puissance de 6 MWc ; de Diapaga d’une puissance de 2 MWc et de Gaoua d’une puissance de 1 MWc. En effet, le projet yeleen a été annoncé le 28 novembre 2017 lors de l’inauguration de la centrale solaire de Zagtouli.

Au total, 51 MWc de solaire photovoltaïque seront installés. 10 MW/8 MWh de stockage d’énergie, avec 300 km de lignes électriques, moyenne tension construite et 800 km de lignes électriques, basse tension construite à la faveur du projet Yeleen. Selon le Directeur Général de la Société nationale burkinabè d’électricité (DG SONABEL), Daniel Sermé, la réalisation de toutes ces infrastructures va contribuer au prix de revient global de l’électricité produite et d’autres part, à renforcer le parc national de production. “Yeleen“, c’est “lumière“ en langue nationale dioula. Ce projet vise à « développer la production photovoltaïque sur le réseau électrique en facilitant son intégration et en y ajoutant les moyens de stockage d’énergie, à densifier le réseau et améliorer son accès, à développer un modèle d’électrification rurale en s’appuyant sur la production solaire photovoltaïque », a expliqué le DG de la SONABEL.

Le projet Yeleen, c’est un financement total de 141,6 millions d’euro soit plus de 90 milliards de francs CFA. Il est financé par l’Agence française pour le développement (AFD) à hauteur de 75 millions d’euros dont 5 millions de don, la Banque africaine pour le développement (BAD) à hauteur de 48,82 millions d’euros, l’Union européenne à hauteur de 8,3 millions d’euros de don. Ce n’est pas tout. En effet, la SONABEL apporte la somme de 5,67 millions d’euros et l’Etat burkinabè 3,81 millions d’euros. Il s’agit de permettre à l’énergie solaire d’être au service du développement. Un aspect important à ne point négliger est la grande innovation de ce projet qui permet de stocker l’énergie, et c’est une première au Burkina Faso. Les partenaires techniques et financiers ont tous manifesté leurs sentiments de joie en voyant le début de la concrétisation du projet yeleen. Ils ont manifesté leur engagement aux côtés du Burkina Faso.

C’est Simon Pierre Boussim, ministre en charge de l’énergie, qui a pris la parole au nom du Premier ministre. Pour lui, la réalisation de ce projet traduit la volonté de faire de l’énergie solaire photovoltaïque, le cœur de la politique énergétique du Burkina Faso et par ricochet, le moteur de la croissance économique et sociale. « Le gouvernement, tout en visant l’accroissement de l’offre d’énergie, s’inscrit dans la logique de l’exploitation de ce gros potentiel solaire afin de faire du mixe énergétique, une réalité concrète à même de contribuer à la réduction des coûts de production de l’énergie électrique au Burkina Faso », a-t-il soutenu. Avec une production annuelle d’énergie de 92GW, le projet Yeleen contribuera à réduire sensiblement la dépendance du Burkina Faso aux énergies fossiles. Ce projet est aussi une réduction de 62 800 tonnes par an d’émission de gaz à effet de serre qui participera à l’amélioration de la qualité de l’air, tout en améliorant la santé des populations.