Dialogue politique : Le CFOP revient sur la conclusion des travaux

 

Le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) a tenu mardi, sa traditionnelle conférence de presse à Ouagadougou, qui a porté essentiellement sur le Dialogue politique. En effet, tous les membres du Cfop ont marqué leur présence à cette rencontre.

Face aux Hommes de Médias ce mardi 23 juillet 2019, le chef de file de l’Opposition politique, Zéphirin Diabré et les autres membre du Cfop, sont revenus sur la conclusion des travaux du Dialogue politique qui s’est achevé le lundi 22 juillet 2019 à Ouagadougou.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, une pensée pieuse et pleine d’émotion a été observée pour l’ensemble des victimes du massacre de Yirgou. Cela fait 204 jours, selon les membres du Cfop, qu’il n’y a toujours pas l’ombre d’une justice à l’horizon. Alors, l’Opposition politique souhaite que justice soit rendue à ses femmes et hommes “sauvagement tués” , ainsi qu’à toutes autres victimes de massacres à caractère ethnique.

Débuté le 15 juillet 2019, le dialogue politique initié par le président du Faso, a connu la participation de l’Opposition politique burkinabè. Une rencontre qui a pour vocation de contribuer au renforcement de la paix, de la sécurité, de l’unité nationale, de la cohésion sociale et de favoriser la réconciliation nationale ainsi que la tenue d’élections démocratiques et apaisées. A cette occasion, il y avait autour de la table d’un côté, l’Alliance des partis et formations politiques de la Majorité présidentielle (APMP) et de l’autre, les partis affiliés du Cfop. Deux grands points étaient inscrits à l’ordre du jour. Il s’agissait notamment du Code électoral et des élections de 2020 d’une part, et d’autre part, de la situation nationale.

Selon les conférenciers du jour, le Dialogue politique a conclu ses travaux par des résolutions, des recommandations et des décisions consensuelles. Il a également mis en place, un Comité de suivi qui est un organe de régulation et qui lie désormais les composantes dans le cadre de la concertation nécessaire au renforcement de la démocratie au Burkina Faso. “Au terme des travaux, plusieurs positions opposées préalablement, ont obtenu un consensus. D’autres, par contre, n’ont pas fait d’objet d’entente” , a déclaré Zéphirin Diabré.

Code électoral et élections de 2020

Concernant le chapitre du Code électoral et des élections de 2020, le dialogue a pu obtenir le consensus autour de quelques questions. Il s’agit entre autres, “du maintien du calendrier électoral” qui fixe les élections couplées présidentielle et législatives en 2020 et les municipales en 2021. Toutefois, le référendum se tiendra à une date laissée à la discrétion du président du Faso, sans qu’il ne soit possible de le coupler avec une quelconque autre élection. Il faut noter également, “le maintien en vigueur de la carte électorale de façon transitoire jusqu’en 2021” , “la prise en compte de la situation des déplacés forcés dans les élections générales” , “la solution au problème de lieux de vote des Burkinabè de l’étranger” , qui revient à l’ancienne disposition (voter dans l’enceinte des ambassades et des consulats, mais aussi en tout autre lieu en accord avec le pays hôte), “l’utilisation de la carte électorale” , ce qui induit naturellement la suppression du récépissé, “le maintien de l’horaire du scrutin de 6h à 18h au Burkina et dans les pays extérieurs, en tenant compte du fuseau horaire” , “le maintien de la méthode de composition en vigueur” , “la remise instantanée des copies VSAT portant résultats des communes à chaque candidat ou son représentant” , “l’annonce par la CENI des résultats présidentiels, commune par commune de sorte à obtenir les résultats par région” et “le renouvellement de la CENI aux 2/5ème de ses membres par composante” .

En ce qui concerne le genre, les deux composantes se sont mis d’accord pour l’instauration des listes zébrées et du principe de 30% de têtes de liste femmes. Par contre, il n’y aura pas de rejet des listes ne respectant pas le quota genre. Mais il est prévu une sanction positive, en lieu et place, et la prise de mesures d’accompagnement des femmes engagées en politique.

Il faut noter qu’à propos de l’utilisation de la carte consulaire comme document d’enrôlement et de votation pour les burkinabè de l’étranger, les deux composantes n’ont pas trouvé de consensus tout au long des échanges.

Situation nationale

Au titre de la situation nationale, les composantes ont fait des propositions pertinentes, à même de contribuer à trouver des solutions aux problèmes que connait le pays. En effet, la Majorité et l’Opposition ont pris la résolution de contribuer davantage à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Egalement, le Dialogue a dénoncé la stigmatisation des communautés, et recommandé de l’ériger en délit, sans oublier la diligence dans le traitement des dossiers des différents conflits communautaires.

Au cours des échanges, l’Opposition et la Majorité ont renouvelé leur ferme soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS), tout en plaidant pour le renforcement de la capacité opérationnelle et des moyens financiers et matériels des FDS. La question de la réconciliation nationale a été également abordée, en invitant le président du Faso à redoubler d’efforts pour l’aboutissement de la réconciliation, impliquant le retour des Burkinabè qui sont à l’extérieur pour des raisons politiques.

Avant de faire des recommandations sur les question du dialogue sociale, la gestion du Foncier et la législation sur le financement des partis politiques, le Dialogue a proposé des mesures à prendre pour relever les entreprises en difficulté et pour assainir le climat des affaires.

Par ailleurs, l’Opposition politique salue l’initiative du Chef de l’Etat de convoquer ce Dialogue. “C’est un acte de grandeur” , a apprécié Zéphirin Diabré. Tout en souhaitant que le fil du dialogue ne soit pas rompu, l’Opposition promet de répondre présente à chaque fois qu’elle sera invitée à discuter des questions d’intérêt national.

 

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