Hausse des prix des carburants au Zimbabwe : le président appelle à l’apaisement des manifestations

Le président zimbabwéen a appelé mardi à l’apaisement après la contestation sévèrement réprimée des manifestations contre la hausse des prix des carburants. Appris par Jeune Afrique, Emmerson Mnangagwa a promis des sanctions contre les forces de l’ordre en cas de bavures avérées.

Quelques heures après son retour à Harare tard lundi soir, Emmerson Mnangagwa a invité « les chefs des partis politiques et les responsables religieux et de la société civile » à « engager un dialogue national » avec son gouvernement. « Faisons de l’économie notre priorité. Faisons de la population notre priorité », a-t-il lancé sur les réseaux sociaux.

Le Zimbabwe a été secoué ces derniers jours par de violentes manifestations contre la hausse spectaculaire, de plus de 150%, des prix des carburants ordonnée par le gouvernement. Les principales villes du pays, dont la capitale Harare et Bulawayo, dans le sud, ont depuis été le théâtre de pillages et de destructions.

En réponse aux manifestants, le régime a ordonné une répression brutale contre le principal syndicat du pays (ZCTU), qui avait appelé à une grève générale de trois jours. La société civile et l’opposition ont également été ciblés par les autorités.

Au moins 12 personnes ont été tuées et 78 blessées par balle la semaine dernière, selon le Forum des ONG des droits de l’homme au Zimbabwe. Plus de 240 cas de violences ou de tortures par l’armée et la police ont également été recensés.

« Ce n’était pas une manifestation pacifique », a justifié mardi 22 janvier le président. Reste qu’à l’étranger, cette répression a été reprochée à Emmerson Mnangagwa, qui devait justement plaider la cause de son pays auprès des investisseurs étrangers au Forum économique de Davos (Suisse). Sous pression face à la situation dans son pays, il a finalement été contraint de rentrer au Zimbabwe.

« Les violences ou les mauvais comportements de nos forces de sécurité sont inacceptables (…), les fautes feront l’objet d’une enquête », a promis mardi le président. Plus de 600 personnes ont été arrêtées, avait indiqué la semaine dernière le ministre de la Sécurité. Parmi elles, le pasteur Evan Mawarire, figure de la contestation antigouvernementale de 2016, ainsi que le chef de la ZCTU, Japhet Moyo. Plusieurs élus du principal parti d’opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), ont aussi été interpellés.

Le gouvernement a également ordonné le blocage d’Internet et des réseaux sociaux, considérés comme un outil « d’incitation à la violence ». Mais il a finalement été désavoué lundi par un tribunal, saisi par des ONG de la société civile, et Internet était rétabli le lendemain et fonctionnait correctement.

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