Musique: “Le showbiz burkinabè ne se sent pas bien” , dixit l’artiste Prince Zoétaba

Prince Zoétaba de son vrai nom, Zoétaba Adama est un artiste chanteur du Burkina Faso. Débutant sa carrière dans les années 1990, il ne passe pas inaperçu dans un spectacle avec son style qu’il a dénommé “djèdgo“. Auteur de cinq albums, l’artiste n’arrête pas de faire ses preuves et promet un sixième pour très bientôt. Votre journal “Editions Faso-Actu” est allé à sa rencontre. Lisez plutôt les échanges issus d’une interview avec l’artiste !

Faso-Actu : pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs ?

Prince Zoétaba : je suis Prince Zoétaba, Adama Zoétaba à l’état civil. Je suis artiste chanteur du Burkina Faso.

Faso Actu : En quelle année avez-vous commencé la musique ?

Prince Zoétaba: Comme tout passionné de la musique, j’ai débuté depuis mon bas âge. C’est au début des années 90 que j’ai concrètement commencé la musique. J’avais un ami qui était rentré des études de la France et il a ramené du matériel, des instruments de musique et c’était avec cela que nous répétions en groupe. C’est ainsi que j’ai pu rencontrer de grands monuments de la musique Burkinabè tels que Amity Méria, Issouf Compaoré, Georges Ouédraogo et bien d’autres. A la même année, j’ai pu participer à l’émission nommée “spéciale 31” qui était organisée par Somé Michel Bossofa tous les 31 décembre.

Faso Actu : Combien d’album avez-vous à votre actif ?

Prince Zoétaba : J’ai à mes actifs, 5 albums. Et il y a le sixième qui va sortir très bientôt.

Faso Actu : Pouvez-vous, nous faire un petit bilan de votre carrière ?

Prince Zoétaba : Disons que depuis ma pré-maquette en 1993, j’enchaînais des émissions radio et télé. Jusqu’aujourd’hui, j’ai pu faire des voyages partout au Burkina et dans la sous région. Et c’est Amity Meria qui a décidé de me mettre en studio en 1999, en même temps que Bob Tchiampous qui était son frère qui, malheureusement n’est plus de ce monde. C’est de là que j’ai sorti un premier Album complet avec des titres qui ne sont pas restés indifférents, comme “wagda-wagda“

En 2000, j’ai décidé de m’auto produire et j’ai pu mettre sur le marché mon album intitulé “wayii“ qui était composé de sept titres, plus un remix.  Depuis le début, je voulais faire sortir quelque chose de l’ordinaire. C’est-à-dire créer un style particulier parce que je suis de nature, quelqu’un qui ne veut pas ressembler à tout le monde. C’est ainsi que j’ai créé un rythme musical à base d’un mélange du folklore burkinabè et d’ailleurs, que j’ai nommé “Djèdguo“. Après ça, j’ai concocté un album de 8 titres que j’ai nommé “Djèdguo“ en 2006. C’est vrai qu’au début, les gens ne comprenaient pas mon concept. Je me souviens que certains se moquaient de ce concept. En 2011, je suis revenu avec un quatrième album que j’ai intitulé “ting-tang“ et les gens ont beaucoup aimé. C’est à partir de là, que les burkinabè ont su que mon concept avait sa place dans le showbiz. C’est aussi cet album qui m’a permis de jouer dans plusieurs pays tels que le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger et bien d’autres. Il m’a également donné une place parmi les nominés au Kundé d’Or 2012, et j’ai été meilleur artiste le plus joué dans les discothèques en cette même année.

En 2016, j’ai mis sur le marché un cinquième album que j’ai intitulé “Zankita-filing“ qui n’est pas passé inaperçu également. Je prépare mon sixième album qui s’intitulera “Zoodo“ , Dieu voulant. Durant toute ma carrière, je pense que j’évolue positivement mais il y a encore du chemin à faire.

Faso Actu : Prince Zoétaba, peut-il dire que la musique nourrit son homme ?

Prince Zoétaba : Ça dépend de la manière dont on voit la musique. Aujourd’hui, la musique nourrit son homme pour celui qui sait s’organiser. Moi, mon boulot principal c’est la musique, même si souvent je suis dans les affaires.

Faso Actu : Comment se porte le showbiz burkinabè ?

Prince Zoétaba : Le showbiz burkinabè ne se sent pas bien. Le tout premier handicap est que les gens préfèrent la musique venant d’ailleurs. Le deuxième est que les gens sont divisés en groupuscule, séparés et travaillant chacun avec ses gars. Cela nuit beaucoup au bon déroulement du showbiz burkinabè. Je pense qu’on peut ne pas aimer la tête d’un artiste mais reconnaitre ses mérites et souvent lui faire appel pour des prestations. Je profite lancer un appel à tous mes collègues du showbiz, nous sommes des frères, nous devons mettre de côté nos différends lorsqu’il s’agit de travail et arrêter de penser qu’en invitant tel artiste, il va voler la vedette à mes artistes, ceux pour qui je manage.

Aussi côté ministère, il n’y a pas d’encouragement. Lors des grands évènements, ils ne mettent pas les artistes burkinabè en confiance. C’est-à- dire lors des cérémonies d’ouverture ou de fermeture, ces artistes ne sont généralement pas invités.

Faso-Actu : Qu’avez-vous à dire à la population burkinabè qui fait face au terrorisme grandissant ?

Prince Zoétaba : Mon message est que les Burkinabè restent courageux. Les terroristes ne doivent pas pouvoir diviser notre vivre ensemble. Je lance un appel aux hommes politiques de mettre de côté leurs divergences politiques afin de se donner des idées pour contrer le terrorisme car il n’épargne personne. On est tous concernés par ce mal.

Faso-Actu : Votre mot de fin

Prince Zoétaba : Mon mot de fin, c’est d’abord remercier Faso-Actu pour l’opportunité de m’exprimer. Ensuite, j’aimerais dire au peuple de soutenir la musique burkinabè. Je souhaite que le ministère fasse en sorte que les radios jouent beaucoup plus la musique burkinabè, même dans les maquis et bars. Que Dieu protège notre cher pays, le Burkina Faso !

Abdoul Latif Ouédraogo

 

Soyez le premier à commenter sur "Musique: “Le showbiz burkinabè ne se sent pas bien” , dixit l’artiste Prince Zoétaba"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

9 + 10 =