JME 2016 au Burkina : La responsabilité de l’Etat interpelée !

img_9187A peine la rentrée scolaire effectuée que les enseignants donnent de la voix. C’est ce jour, 5 octobre 2016, journée internationale des enseignants. Deux temps forts ont marqué la commémoration : une marche suivie de remise d’un message aux autorités nationales de l’éducation, et une conférence de presse.

Partis de la Bourse du Travail à Ouagadougou sur le coup de 9 heures, les militants et sympathisants des seize (16) organisations membres de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation ( FESEB, F-SNTER, SATEB, SNEA-B, SNEP, SNESS, SPESS, SYNAPAGER, SYNATEB, SYNTAS, SYNAPEP, SYNAVS, MONEP, SYNATRAS, SYNATRENF, STAGE) ont battu le macadam en direction de l’Immeuble de l’éducation.

Là, avant sa remise au Ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, le message des enseignants mécontents a été lu par le Coordinateur national, François De Salles YAMEOGO. Jean Martin COULIBALY, à son nom propre et à celui de son homologue de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation réunis, a félicité les manifestants pour leur initiative, avant de leur faire l’annonce belle de la hausse de la part du Budget de l’Etat allouée à l’éducation qui passe de 16 à 19% en 2017.

A l’aller comme au retour, aux cris de « Mobilisation et lutte ! », les travailleurs de l’éducation égrenaient leurs doléances. Ce sont notamment « la gratuité effective de la scolarité jusqu’à 16 ans », « les effectifs pléthoriques dans les classes », « la mise en œuvre du Continuum sans mesures d’accompagnement », « la banalisation de la fonction enseignante », « les nominations complaisantes » … et j’en oublie.

Quant à la conférence de presse, elle a eu pour objet de sensibiliser les hommes et femmes des média aux difficultés que traverse le système éducatif national et particulièrement les préoccupations des enseignants. Ce faisant, François De Salles YAMEOGO, dans sa déclaration liminaire, a rappelé l’historique de la date du 5 octobre qui commémore l’adoption de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant, signée le 5 octobre 1966; ainsi que celle concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, signée le 11 novembre 1997.

Au dire du conférencier, la profession enseignante a perdu toute considération ; d’où le thème général : « Valorisons les enseignant(e)s, améliorons leur statut professionnel ». Cette JME qui est la 50ème du genre n’est pas passé par quatre chemins pour affubler l’Etat de tous les maux dont souffre l’école burkinabè. Les 16% du budget alloués au secteur de l’éducation, le taux de l’enseignement privé qui est estimé à 40% alors que 43% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, etc. sont autant de preuves du « désengagement de l’Etat des secteurs sociaux dont celui de l’éducation »

Bref, le peu que l’on puisse dire ce que l’année démarre sous de mauvais auspices. En effet, cet « animal tripède » qu’est l’école commence déjà à boitier. Un de ses pieds, et pas des moindres, donne un mauvais signal.

Que dire ? Si ce n’est souhaiter que les parties en présence – Etat-Syndicats – puissent entendre raison pour une année scolaire nationale apaisée !

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