Juan Manuel Santos, 65 ans, issu d’une famille de la haute société de Bogota, a débuté en politique en 1991. D’abord journaliste, il avait remporté le prix du roi d’Espagne pour ses chroniques sur la révolution sandiniste au Nicaragua. Lorsqu’il a fait son entrée au palais présidentiel Casa de Nariño, ce politique qui se définit comme d'”extrême centre” avait déjà poursuivi la guérilla, lors d’une implacable croisade menée alors qu’il était ministre de la Défense de son prédécesseur de droite Alvaro Uribe. Le but: affaiblir les Farc pour les contraindre à négocier. Il a ainsi fait la guerre pour parvenir à la paix, notaient des analystes.

Le président a toujours affirmé qu’il ne cherchait pas une récompense pour son combat pour la réconciliation de la Colombie, déchirée par des décennies d’une confrontation entre guérillas d’extrême gauche, paramilitaires d’extrême droite et forces armées, qui a fait plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

L’attribution du Nobel lui apporte toutefois un soutien personnel de premier plan pour la suite de ses efforts. Admirateur de Winston Churchill, de Franklin Delano Roosevelt et de Nelson Mandela, lecteur vorace et cinéphile, Juan Santos a toujours dit que sa force venait de sa famille, fondée en 1988 avec Maria Clemencia Rodriguez, surnommée “Tutina” et mère de leurs trois enfants.

Avec AFP