Ce jeudi 30 décembre 2021, l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) a animé une conférence de presse à Ouagadougou. Il s’est agi au cours de cette rencontre, de faire le point sur la situation nationale notamment sur les engagements du président du Faso, pris le 25 novembre 2021 et sur la question de la dotation des FDS en matériels.

Suite à l’attaque d’Inata, l’Alliance pour la défense de la patrie au cours d’une conférence de presse tenue le 20 novembre 2021, a énuméré quelques propositions pour le retour de la sécurité au Burkina Faso. Aussi, le président du Faso lors de son adresse à la nation le 25 novembre 2021 a pris quelques engagements. Des actions ont été constatées suite à ces engagements comme la nomination d’un nouveau Premier ministre, la mise en place d’un gouvernement réduit, la réorganisation de l’armée, l’enquête sur le drame d’Inata.

Et pour le président de l’ADP, Abraham Badolo, « s’il faut saluer cette montée au créneau du Président du Faso, cependant il est à noter que les engagements relatifs à l’opération mains propres et le déploiement des hauts gradés de l’armée sur les terrains d’opérations n’ont pas connu un début effectif. », a-t-il déploré puis de poursuivre : « le constat fait actuellement de la situation sécuritaire révèle une dégradation continue avec une accentuation des attaques dans plusieurs localités du pays. Certes, les changements intervenus au sein de l’armée ne sauraient mettre fin aux attaques terroristes en un coup de baguette magique, mais il sied de donner l’espoir aux populations à travers une montée en puissance progressive des FDS sur les terrains de combats ». C’est pourquoi, l’Alliance pour la défense de la patrie invite les Burkinabè à s’impliquer dans cette lutte à travers l’unité nationale et la cohésion sociale.

Au cours de cette conférence de presse, l’ADP a également abordé la question de la dotation en matériels des FDS. L’ADP fait partie de ceux qui ont interpellé le gouvernement à une dotation adéquate des FDS. Elle a même entrepris une démarche pour comprendre les obstacles de l’acquisition du matériel. « Il est apparu que plusieurs pays africains seraient signataires d’accords avec des puissances qui les empêcheraient de commercer avec n’importe quel pays dans l’acquisition de l’armement. Il existerait comme un embargo subtil. Il ne suffirait pas uniquement d’avoir des ressources financières pour commercer directement avec les sociétés d’armement », a expliqué le président de l’ADP. Le Burkina Faso a pu lancer une commande des hélicoptères qui devraient être militarisés mais l’entreprise qui était chargée de militariser les hélicoptères ne va pas tenir ses engagements après l’encaissement de l’enveloppe pour la prestation. Cette affaire sera portée en justice et l’accusé va écoper de quatre (04) ans de prison et une amende de 200 millions de francs CFA à payer. Pour l’ADP, les chefs d’État africains doivent s’affirmer afin d’acquérir librement le matériel militaire en l’occurrence, les hélicoptères.

Concernant les Organisations de la société civile (OSC) qui souhaitent la démission du président, l’ADP a réagi. « Quand on demande la démission du président du Faso, quel plan ces personnes ont pour le Burkina Faso. Est-ce-que vous pensez que le départ de Roch va changer la situation ? », a lancé monsieur Badolo. L’Alliance a tenu à inviter les Burkinabè à la discussion afin de trouver les solutions. « Les gens pensent que c’est au chef de l’État seul de trouver des solutions à ce qui nous arrive. Nous sommes tous Burkinabè, chacun doit apporter sa partition. Quand ils attaquent, ils n’attaquent pas seulement les militants du MPP, ils attaquent tous les Burkinabè. Il faut que nous essayons d’aller au-delà de nos intérêts égoïstes. Le véritable problème de cette lutte, c’est qu’il y a des complicités internes », a-t-il déploré. L’alliance a invité également les Burkinabè à l’union et à la solidarité. « Nous n’avons qu’une patrie et c’est à nous de nous organiser pour défendre cette patrie », a-t-il confié. Le président Badolo a invité les autres OSC à travailler afin de ne pas se laisser manipuler.