CIMASSO à Bobo : Une concession gouvernementale qui va nous coûter

Le bras de fer entre CIMASSO et les techniciens de l’environnement au niveau de la ville de Bobo Dioulasso s’est terminé en faveur de cette industrie de cimenterie. Les plus hautes autorités gouvernementales ont fait leur choix, celui de soutenir les intérêts économiques au détriment de l’environnement. A bien y penser cela est grave et le gouvernement doit le savoir.


Le développement est un processus dynamique qui requiert la prise en considération d’un certain nombre d’enjeux afin qu’il soit durable. En effet, que ce soit les institutions de Bretons Woods ou les hautes instances de l’organisation des nations unies , le développement doit être durable.

Pendant bien d’années, les pays industrialisés ont exploité à fond les ressources du sous-sol pour se développer. L’aspect environnemental n’était pas pris en compte. Conséquence, après des décennies d’exploitation notre planète a commencé à ressentir les effets. Les changements climatiques, la pollution, la sécheresse, le stress hydrique, la raréfaction des ressources en sont d’ailleurs les conséquences.

A quoi les richesses nous serviront elles si notre cadre de vie est détérioré ? Il ne suffit pas de se développer économiquement, il faut se développer durablement. Le développement durable s’impose donc de nos jours comme la formule la mieux adaptée pour notre humanité. Ce concept s’appuit sur trois notions : Le social, le respect de l’environnement et l’économie.

En permettant à CIMASSO de s’installer sur une zone écologique sensible, le Président Roch et son premier ministre ont occulté la question environnementale qui fait aussi partie intégrante du développement.

Dans les faits, le Groupe Cim Metal, a décidé d’implanter une usine de broyage de clynker dans l’arrondissement n°6 de Bobo Dioulasso en amont des sources à 12 km du périmètre de protection rapprochée, à une altitude très élevée et une distance de 400 m d’un affluent du Faroka . Le site retenu par l’entreprise pose problème. L’usine sera construite sur une importante réserve d’eau souterraine dont l’âge est compris entre 300 ans et 17 000 ans .La zone en amont des sources est très vulnérable et l’épaisseur des couches imperméables est très faible. La forêt classée du Kou qui est une forêt très importante pour la conservation de la biodiversité serait aussi menacée.

Devant ces inquiétudes, les services techniques régionaux en charge de l’Agriculture, de l’Eau, de l’Environnement, des ressources animales, de la santé et de l’ONEA ont produit un rapport qui démontre que l’implantation d’une cimenterie sur le site prévu par le promoteur dans la ville de Bobo-Dioulasso causera plus de dommages à la cité que de retombées économiques pour l’amélioration des conditions de vie de sa population. Finalement, la solution envisagée était de délocaliser l’usine sur un autre terrain. Les responsables eux tenaient mordicus à rester sur le site. Influents qu’ils sont, ils sont arrivés à passer outre. Le vendredi 27 mai à Bobo-Dioulasso le premier ministre lançait les travaux. Cette cérémonie était même placée sous le haut patronage du chef de l’Etat.

Le gouvernement a quelque part a été un peu laxiste. Comment comprendre que malgré la loi n)002-2001/AN du 08 février 2001 qui a établi des périmètres de protection au niveau de la forêt classée du Kou, qu’au mépris du Rapport technique portant sur l’implantation d’une cimenterie dans l’arrondissement N°6 de Bobo-Dioulasso, qui a été présenté en conseil des ministres et proposait q’une zone industrielle compatible avec la sauvegarde de l’environnement soit trouvée dans les délais les meilleurs, l’usine n’ait pas changé de site ? Et plus encore, l’on aura remarqué que certains techniciens de la zone ont été mutés dans d’autres localités probablement parce qu’ils étaient contre l’installation de l’usine.

Maintenant que ces industrielles ont obtenu ce qu’ils voulaient, préparons nous à ressentir les effets de cette concession gouvernementale. Au bout de 5 ans d’exploitation nous sentirons que la qualité de notre eau minérale Laafi et autres prendrons un autre goût, que la forêt du Kou a disparu avec ses sources d’eau, que la ressource en eau qui approvisionne la ville de Bobo-Dioulasso est polluée. Que l’ecosystème de la zone a été détériorée tout cour. La santé des populations va suremment en pâtir.

Avec un tel désastre, il est de la responsabilité sociale des gouvernants d’avoir un oeil sur l’impact de cette usine sur l’environnement afin de la délocaliser au besoin, car il en dépend de la survie des générations futures.

2 Comments on "CIMASSO à Bobo : Une concession gouvernementale qui va nous coûter"

  1. le Président Rock interpelé sur la question il y a quelques mois, avait fait la promesse de s’informer sur les dangers environnementaux et dans le cas où ceux-ci seraient avérés de faire changer de site d’accueil de la construction de l’usine. Le Président Rock a-t-il donné suite à sa promesse? A Ouagadougou dans la zone industrielle en pleine ville, des cimenteries ont été construites comme s’il ‘y avait d’autres sites possibles . Après la cimenterie de Zaktouli qui pollue le village et dont les poussières sont soufflées sur le village (la cimenterie est située au Nord du village, et pendant la saison sèche, le vent dominant souffle du nord ou nord-est vers le sud ou sud-ouest. Il faut s’attendre que dans quelques années des maladies pulmonaires graves soient constatées dans ce village. Les personnes qui autorisent l’installation de telles usines au détriment de la santé des populations et de la l’environnement, doivent , même à titre posthume, être punies. Il y a assez de place pour accueillir ces usines. Rien ne les oblige à s’installer forcement en ces lieux alors qu’on sait qu’elles vont détériorer l’environnement et pourraient causer des maladies aux populations déjà très peu couvertes par la couverture-santé. La responsabilité de ces personnes accompagnant ces usines doit être fortement rappelée et consignée pour l’avenir.

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

trois × quatre =